
Le 19 juillet 2025, l’armée thaïlandaise a officiellement dénoncé l’empiétement de soldats cambodgiens sur son territoire et la pose récente de mines antipersonnel à Chong Bok, dans la province d’Ubon Ratchathani. Ces actes, jugés inacceptables et contraires à la Convention d’Ottawa, ont provoqué une vive réaction des autorités militaires et politiques thaïlandaises.
Le général Witthaya Laiyathomya, porte-parole de l’armée royale, a exprimé une condamnation ferme, appelant le Cambodge à assumer pleinement ses responsabilités. Il a exigé une enquête transparente, des sanctions à l’encontre des auteurs, des garanties contre toute récidive et des réparations pour les victimes thaïlandaises. Si aucune mesure sérieuse n’est prise, la confiance bilatérale risque d’être durablement compromise.
Parallèlement, le lieutenant-général Boonsin Padklang, commandant de la 2e zone d’armée, a détaillé les découvertes : huit mines posées en surface, de fabrication récente, retrouvées jusqu’à 150 mètres à l’intérieur du territoire thaïlandais. Il a rejeté catégoriquement les accusations cambodgiennes selon lesquelles ces mines auraient pu être posées par la Thaïlande elle-même, affirmant que cela serait tactiquement absurde et contraire aux procédures militaires. Boonsin a souligné que ces mines ont probablement été installées lors du retrait de patrouilles thaïlandaises à la fin mai.
Face à cette violation, l’armée prévoit une réponse opérationnelle immédiate, sans attendre une directive gouvernementale. En parallèle, le ministère des Affaires étrangères envisage une plainte auprès des Nations Unies pour non-respect du traité d’Ottawa par le Cambodge.
L’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, s’exprimant lors d’un déplacement à Nakhon Ratchasima, a appuyé la nécessité de protester officiellement si l’enquête confirme qu’un ranger thaïlandais a été blessé par une mine récemment posée. Tout en prônant le dialogue, il a annoncé suspendre ses échanges diplomatiques personnels avec les dirigeants cambodgiens, citant des préoccupations liées à la sécurité et aux enregistrements privés.
Bien que la pose de mines puisse avoir été réalisée par des soldats cambodgiens, la question centrale demeure : qui en a ordonné le déploiement ? Par ailleurs, la controverse sur leur emplacement géographique complique la qualification territoriale. Si les engins ont été retrouvés dans une zone apparaissant comme cambodgienne selon les cartes reconnues au niveau international, mais revendiquée par la Thaïlande sur la base de ses propres documents cartographiques, il demeure difficile d’affirmer qu’il s’agit formellement du territoire thaïlandais.