
Le gouvernement thaïlandais a annoncé une prolongation de six mois des permis de travail pour les travailleurs cambodgiens, une mesure conçue pour limiter les perturbations dans les zones frontalières et soutenir les entreprises locales. Cette décision fait suite à une réunion du Comité de gestion de la politique des travailleurs migrants, présidée par le ministre du Travail Pongkawin Jungrungruangkit, visant à atténuer les effets de la situation instable à la frontière thaïlando-cambodgienne.
Les travailleurs titulaires de cartes de passage frontalières, qu’elles soient encore valides ou expirées, pourront rester en Thaïlande sans risque de pénalités, conformément à la législation sur l’emploi des étrangers. En parallèle, de nouvelles procédures seront instaurées : les travailleurs devront solliciter des permis de travail temporaires, valides 90 jours, moyennant des frais réduits, et se présenter mensuellement aux services d’immigration. Une souplesse supplémentaire leur permet de changer ou ajouter jusqu’à trois employeurs dans la province autorisée.
Une fois la normalisation de la situation frontalière, les travailleurs bénéficieront d’un délai de sept jours pour préparer leur départ. Cette approche pragmatique vise à concilier les intérêts économiques et humains, tout en assurant un contrôle réglementaire minimalement invasif.
Parallèlement, des discussions ont ressurgi concernant une clôture frontalière du temple antique Prasat Ta Muen Thom situé à Surin selon la Thaïlande mais situé dans la province d’Otdar Mean Cheay, selon les Cambodgiens et les observateurs (wiki),
Cette clôture avait été démantelée après les affrontements armés de 2011. Le porte-parole de l’armée, Winthai Suvaree, a indiqué que toute décision de reconstruction relève du gouvernement, notamment en raison des enjeux diplomatiques liés à ce site historique revendiqué par le Cambodge. Un arbitrage de la Cour internationale de justice avait statué en faveur du Cambodge.
Historiquement, la clôture servait de barrière contrôlée permettant l’accès touristique au temple dans le cadre d’accords bilatéraux. Les ultras-nationalistes semblent vouloir sa réinstallation. Sa suppression en 2011 visait alors à apaiser les tensions, mais, aujourd’hui, son éventuelle remise en place soulève des considérations stratégiques complexes.
Il est évident que les Cambodgiens considéreraient cette initiative comme une provocation inacceptable et réagiraient avec un degré d’agressivité difficile à prévoir.
Ironiquement, les tensions passées semblent avoir dopé le tourisme dans la région de Surin, où des temples anciens comme Prasat Ta Muen Thom attirent un nombre croissant de visiteurs thaïlandais, renforçant ainsi l’économie locale.