
L’Assemblée générale a procédé, le 9 octobre, à l’élection de 18 des 47 membres du Conseil des droits de l’homme (CDH), pour une période de trois ans. Le vote se déroulait à bulletin secret et les candidats devaient obtenir au moins 97 voix, soit la majorité des 193 États Membres de l’ONU. Seuls 190 États ont pris part au vote.
Parmi les membres sortants, seuls trois se représentaient: le Bénin, la Gambie et le Qatar. Ils ont tous été réélus.
Il y avait, dans 4 des 5 zones, autant de candidats que de sièges vacants. Ceux-ci ont donc été élus sans surprise. Seule la zone Asie et Pacifique comptait 6 candidats pour 5 sièges. Y ont été ainsi choisis la Thaïlande (177), Chypre (167), le Qatar (167), la République de Corée (161) et les Îles Marshall (124), au détriment de l’Arabie saoudite, qui n’a recueillie que 117 voix.
Pour ce qui est de l’Afrique, ce sont le Bénin (181 voix), la Gambie (181), le Kenya (181), la République démocratique du Congo (172) et l’Éthiopie (171) qui en occuperont les cinq sièges à pourvoir. Les trois sièges réservés à la région Amérique latine et Caraïbes reviennent à la Bolivie (180), à la Colombie (175) et au Mexique (172).
Enfin, en ce qui concerne l’Europe orientale, la Macédoine du Nord (168) et la République tchèque (166) ont été élues, tandis que l’Europe occidentale sera représentée par la Suisse (175), l’Islande (174) et l’Espagne (174).
Les 18 États élus aujourd’hui siégeront au Conseil des droits de l’homme à partir du 1er janvier 2025, aux côtés de l’Albanie, l’Algérie, le Bangladesh, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, le Burundi, le Chili, la Chine, le Costa Rica, la Côte d’Ivoire, Cuba, la République dominicaine, la France, la Géorgie, l’Allemagne, le Ghana, l’Indonésie, le Japon, le Koweït, le Kirghizstan, le Malawi, les Maldives, le Maroc, les Pays-Bas, la Roumanie, l’Afrique du Sud, le Soudan et le Viet Nam.
La Thaïlande a donc été élue au Conseil des droits de l’homme de l’ONU avec un plus grand nombre de voix – 177 – que ses « concurrents ». On notera que l’Arabie Saoudite a été le seul pays éliminé lors de la procédure. « Ce vote visant à refuser à l’Arabie saoudite un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU est important. Depuis trop longtemps, le régime du (prince héritier) Mohammed ben Salmane agit comme s’il bénéficiait d’une impunité totale pour commettre de graves violations des droits de l’homme, sachant que ses partenaires internationaux détourneraient le regard », a déclaré le groupe Reprieve. La directrice du programme du Service international pour les droits de l’homme, Tess McEvoy, a déclaré que « lorsqu’ils avaient réellement le choix, les États ont rejeté le candidat le moins méritant ». Dans la plupart des zones il y avait autant de candidats que de sièges.
Le mandat, qui se terminera en 2027, permet à la Thaïlande de rénover son image suite à la formation d’un gouvernement nouvellement élu, après 9 ans de régime issu d’un coup d’état militaire. Les élections de 2023 ont amené une dynamique de soutien au royaume parmi les membres de l’ONU. La Thaïlande a mené une campagne sur des thèmes qui favorisent le dialogue entre les membres du CDH et améliorent leur capacité à protéger les droits et libertés. Le premier Srettha Thavisin qui a succédé au général putschiste Chan-o-cha a largement œuvré pour faire de la Thaïlande une nation fréquentable.