Le cabinet a approuvé mardi une interdiction des importations de maïs en provenance de zones où les agriculteurs brûlent leurs champs. La législation entrera en vigueur cette année.
Cette mesure vise à réduire la fumée annuelle, que le gouvernement impute en grande partie aux pays voisins.
Le porte-parole du gouvernement, Chai Wacharonke, a déclaré que le cabinet avait chargé le ministère du Commerce de préparer un arrêté interdisant l’importation de maïs en provenance des zones où l’on pratique le brûlage des champs et qui finalement nuisent à la santé des Thaïlandais.
La résolution exprime l’inquiétude du gouvernement concernant la pollution de l’air provoquée par l’écobuage dans les pays voisins, a-t-il déclaré. Pour justifier la décision les autorités ont comparé les zones de culture de maïs avec des cartes de départs de feu produites à l’aide d’images satellite, a déclaré M. Chai.
Cette interdiction d’importation serait conforme aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. Elle devra toutefois attendre l’adoption d’un projet de loi sur la qualité de l’air, attendu cette année, a-t-il déclaré.
Selon le porte-parole, la demande du marché thaïlandais s’élève à 8,9 millions de tonnes de maïs par an. La production nationale est d’environ 4,9 millions de tonnes par an.
La Thaïlande importe actuellement environ 1,6 million de tonnes de maïs des pays voisins, dont 600 000 à 700 000 tonnes du Myanmar, 300 000 à 400 000 tonnes du Laos et environ 100 000 tonnes du Cambodge.
Plus de 2 millions de tonnes de maïs viennent d’ailleurs, principalement du Brésil.
S’exprimant après la réunion du cabinet de mardi, le Premier ministre Srettha Thavisin a insisté sur le fait que toute mesure visant à limiter ou interdire les importations en provenance des pays voisins doit être appuyée par la preuve que ces produits sont liés à l’écobuage.
Plus important encore, toutes ces mesures doivent être strictement conformes aux accords commerciaux internationaux de l’OMC, dont la Thaïlande est membre depuis le 1er janvier 1995.
En outre, a déclaré le Premier ministre, les mesures imposées sur les importations de maïs devront également être conformes au projet de loi sur la qualité de l’air qui sera bientôt adopté par la Chambre des représentants.
M. Srettha a déclaré que la pollution transfrontalière résultant de l’écobuage des pays voisins continue d’affecter la Thaïlande.
Selon une source présente à la réunion, quelques ministres se sont opposés à cet embargo.
Le vice-ministre du Commerce, Napintorn Srisanpang, a déclaré, pour sa part, qu’une telle interdiction ne pourrait jamais être mise en œuvre car elle violerait les réglementations de l’OMC à moins que la loi sur la qualité de l’air n’entre en vigueur au préalable.
Si la Thaïlande veux obliger les autres pays à arrêter l’écobuage, M. Napintorn a déclaré que les Thaïlandais devraient également cesser, ce qui n’est pas le cas.
M. Srettha a également déclaré après la réunion de Phayao que la raison pour laquelle Chiang Mai n’avait pas été déclarée zone sinistrée était due à la crainte que cela puisse affecter le commerce intérieur, et pas seulement nuire au secteur du tourisme.
« Les efforts déployés par le gouvernement depuis l’année dernière ont contribué à atténuer les problèmes de poussières fines, qui sont tombés à un tiers ou deux tiers des niveaux précédents dans certaines régions », a-t-il écrit.
Par ailleurs, les résidus de maïs ne sont pas les seuls responsables, ceux de la canne à sucre sont tout aussi polluants.
Enfin, Chiang Mai est pollué également pas des feux de forêts dus possiblement à des pyromanes.
