
L’Autorité provinciale de l’électricité (PEA) a déclaré qu’elle ne pouvait pas immédiatement couper l’électricité dans les zones où opèrent les mafias chinoises en Birmanie sans se coordonner avec le ministère des Affaires étrangères, qui n’a pas encore réagi.
Cette question a été discutée lors d’une réunion de la Commission parlementaire de la sécurité nationale, à la Chambre, en présence des agences concernées, au sujet de l’approvisionnement en électricité des installations où « travaillent » des groupes criminels au Myanmar.
Le député de Rayong, Chutiphong Pipoppinyo (Parti du Peuple, opposition), secrétaire de la commission, a demandé si la PEA pouvait suspendre les ventes d’électricité. Il a également demandé quand le ministère des Affaires étrangères daignerait répondre.
Un représentant de la PEA a expliqué qu’elle ne dispose pas de détails sur la destination de cette énergie, si ce n’est que cela se trouve en Birmanie. Le ministère des Affaires étrangères doit évoquer la question avec les ambassades comme si la Thaïlande n’était pas souveraine en la matière. La PEA a également déclaré qu’elle ne pouvait pas évaluer l’impact financier de la suspension des ventes d’électricité aux mafias et qu’elle attendait une décision politique du Cabinet.
Le conseil d’administration de la PEA se réunira le 29 janvier, après quoi le Cabinet sera informé de l’opportunité d’arrêter complètement ou de couper progressivement l’approvisionnement en électricité.
Phaith Sitthisuntorn, du Conseil de sécurité nationale (NSC), a indiqué que, si l’affaire parvenait au Cabinet, le NSC consulterait les agences de renseignement militaire et le ministère de la Défense. Il a été suggéré que ces agences rejoignent la commission pour évaluer l’impact des ventes d’électricité aux pays voisins sur la sécurité nationale.
Rangsiman Rome, président de la commission, a déclaré que l’Autorité provinciale de l’électricité de Mae Sai pourrait être complice de trafic de drogue, utilisant des sociétés prête-nom pour obtenir des contrats. Ainsi, la PEA fournirait sciemment de l’électricité à des pays voisins et surtout à des entités soupçonnées d’avoir des liens avec la criminalité transnationale, en d’autres termes « les mafias chinoises ».
Sous l’administration Srettha, des directives ont été émises concernant ce sujet. Cependant, couper l’électricité resterait difficile, même avec des preuves évidentes. La PEA affirme qu’elle doit consulter les agences de sécurité avant de couper le courant, alors que ce n’est pas une obligation légale. Mais, en continuant à fournir de l’électricité aux mafias des centres d’appels, la PEA doit assumer ses responsabilités et Anutin Charnvirakul, en tant que ministre de l’Intérieur supervisant la PEA, doit se positionner au risque d’être accusé de complicité avec des réseaux criminels, affirment les parlementaires.
La junte birmane a déclaré que son incapacité à démanteler les gangs des centres d’appels était en partie due au fait que les pays voisins lui fournissent de l’électricité. Ces gangs opèrent également dans des zones contrôlées par des minorités ethniques, ce qui prouve que seule la Thaïlande peut mettre fin aux méfaits de la mafia en coupant l’alimentation électrique.
La question qui se pose maintenant est de savoir si des intérêts particuliers entravent l’intérêt national. En effet, l’existence même de ces mafias à la frontière fait perdre des milliards de dollars au royaume, car de nombreux Chinois annulent leurs vacances en Thaïlande en raison de leur crainte de ces mafias chinoises.