
Alors que les tensions s’intensifient à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, l’armée royale thaïlandaise a publié un avertissement musclé sur sa page RTATrend, rappelant les sanctions sévères encourues en cas d’infractions liées à la souveraineté nationale. Le message vise à dissuader toute tentative de trouble, notamment après que des manifestants cambodgiens ont démonté des barrières de barbelés dans la province de Sa Kaeo.
Les peines annoncées sont claires : jusqu’à deux ans de prison ou 20 000 bahts d’amende pour entrée illégale, cinq ans et 100 000 bahts pour destruction de biens publics, et jusqu’à sept ans pour vol de matériel gouvernemental. Les agressions contre les forces de l’ordre peuvent entraîner deux ans de prison et 40 000 bahts d’amende. Si les actes sont jugés comme portant atteinte à la souveraineté thaïlandaise, les contrevenants risquent la prison à vie, voire la peine de mort.
Face à cette escalade, la présidente de l’Assemblée nationale cambodgienne, Khuon Sudary, a dénoncé l’usage de la « loi de la jungle » et l’imposition de la loi martiale par la Thaïlande au-delà de ses frontières. Lors de l’Assemblée générale de l’AIPA à Kuala Lumpur, elle a appelé les États membres de l’ASEAN à renoncer à toute violence contre les civils et les biens des pays voisins.
Sudary a également souligné la fragilité du cessez-le-feu entre les deux pays, évoquant l’installation de barbelés entravant les communautés locales. Elle a plaidé pour le déploiement rapide d’une équipe d’observation de l’ASEAN et la poursuite des travaux de la Commission frontalière conjointe.
Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a, de son côté, sollicité l’intervention du président de l’ASEAN, Anwar Ibrahim, pour apaiser les tensions dans le village de Prey Chan, où des affrontements ont fait plusieurs blessés. Il a réaffirmé l’engagement du Cambodge envers le dialogue et la coopération régionale, dans le respect des accords bilatéraux et du droit international.
À l’évidence, sans délimitation incontestable des frontières, la guerre la plus bête du monde durera des siècles. Si la Thaïlande est sûre de son fait, elle n’a rien à craindre de la médiation internationale souhaitée par le Cambodge.


