
Le ministre thaïlandais des Finances, Pichai Chunhavajira, a exprimé sa confiance dans la capacité de la Thaïlande à atténuer l’impact du tarif douanier réciproque de 36 %, annoncé par les États-Unis sur ses exportations et prévu pour le 1er août. Cette mesure survient après la réception officielle d’une notification américaine le 7 juillet. Bien que surpris par cette décision, Pichai estime qu’elle vise à accélérer les négociations, les États-Unis ayant envoyé des lettres similaires à plusieurs pays.
Pichai pense que la dernière proposition thaïlandaise, envoyée le 6 juillet, pourrait être combinée avec une version antérieure pour une révision conjointe. Il a chargé les représentants diplomatiques à Washington de suivre l’évolution de la situation, indiquant que les États-Unis traitaient la proposition thaïlandaise en urgence, parallèlement avec d’autres pays. Il reste environ trois semaines avant l’échéance du 1er août.
La Thaïlande a proposé de réduire les droits d’importation sur plus de 90 % des produits américains, certains bénéficiant d’un taux nul. Toutefois, environ 10 % de produits ne peuvent pas être inclus, afin de protéger les entreprises locales et respecter les accords de libre-échange existants. Pichai souligne que le pays doit revoir son modèle économique, en réduisant sa dépendance aux exportations, en renforçant l’agriculture, et en restructurant en profondeur le tourisme. Un discours qui collectionne les vœux pieux.
L’ancien ministre des Finances, Korn Chatikavanij, a critiqué la stratégie actuelle, la jugeant naïve face à une position américaine plus dure, motivée par un déséquilibre commercial de longue date. Il a qualifié la taxe de 36 % de « sans précédent » dans l’histoire des relations commerciales bilatérales. Comparant la Thaïlande au Vietnam, qui a proposé des droits nuls sur les importations américaines malgré un tarif de 20 %, Korn a mis en doute la volonté thaïlandaise de rivaliser sur tous les secteurs industriels. Le Vietnam, qui taillait déjà des croupières à la Thaïlande dans tous les domaines, sort renforcé de cette séquence.
L’économiste réputé Phiphat Luengnaruemitchai a souligné que cette mesure reflète l’insatisfaction américaine, bien que la porte reste ouverte à un compromis. Il avertit que la Thaïlande pourrait perdre sa compétitivité au profit du Vietnam et du Mexique, et que l’ouverture du marché agricole thaïlandais pourrait avoir des répercussions sociales graves dans le royaume. Il appelle à une coopération entre les ministères et le secteur privé, en diversifiant les marchés d’exportation et en promouvant les industries technologiques, ce qui nécessiterait des formations universitaires plus pertinentes.