
Le Premier ministre Anutin Charnvirakul a appelé à une gestion équitable des zones frontalières disputées entre la Thaïlande et le Cambodge, alors que les tensions militaires persistent malgré un accord diplomatique signé cette semaine.
Lors d’un entretien le 27 octobre, Anutin a reconnu que des empiétements existaient des deux côtés dans les secteurs de Ban Nong Chan et Ban Nong Ya Kaew, dans la province de Sa Kaeo. « Si nos citoyens ont empiété, nous devons les reloger. Et si le Cambodge a empiété, il doit faire de même. C’est la seule voie vers une paix durable », a-t-il déclaré.
Le gouvernement thaïlandais qui a rappelé son ambassadeur au Cambodge il y a plusieurs mois ne maintient actuellement qu’un second secrétaire. Le Premier ministre espère que la résolution du litige territorial permettra de rétablir les relations diplomatiques.
La marine royale thaïlandaise s’est félicitée de la reprise du dialogue, mais souligne que les causes profondes du conflit demeurent : mines antipersonnel, violations de souveraineté, désinformation et provocations. Elle insiste sur la nécessité de maintenir une posture défensive, tant sur terre que sur mer. La marine reste vague sur les risques en mer qu’elle entend prévenir.
Le 27 octobre, des engins spécialisés ont été déployés par la Burapa Task Force pour démolir des habitations construites illégalement par des ressortissants cambodgiens à Ban Nong Chan. Des unités de déminage ont ensuite nettoyé la zone, où plusieurs mines antichars de type 59 ont été découvertes.
Par ailleurs, la Première Région de l’armée a démenti les rumeurs selon lesquelles les postes-frontières de Sa Kaeo rouvriraient le 1er novembre. « Aucune directive n’a été donnée pour rouvrir la frontière dans les zones sous responsabilité de la Burapa Task Force », précise le communiqué.
L’accord signé à Kuala Lumpur entre Anutin Charnvirakul et Hun Manet vise à encadrer la gestion des zones chevauchantes. Mais sur le terrain, les opérations de sécurisation et les démolitions montrent que la prudence reste de mise.
La Thaïlande avance à petits pas vers la paix, mais garde les yeux ouverts sur les réalités du terrain.



