
La Thaïlande se classe au deuxième rang de « l’indice de risque Trump » tel que défini par la fondation « ‘Information Technology & Innovation (ITIF) ». Le royaume risque d’être affecté par les politiques tarifaires du président élu américain Donald Trump. Selon l’ITIF, la doctrine « America First » de Trump cible les pays qui bénéficient des investissements américains, ceux qui ont des excédents commerciaux ou ceux qui s’alignent sur la Chine plutôt que sur les États-Unis.
L’ITIF s’appuie sur le modèle du Center for Strategic and International Studies (CSIS) pour évaluer le « risque Trump » à l’aide de quatre facteurs :
1- les dépenses de défense,
2- la balance commerciale,
3- les politiques commerciales anti-américaines
4- et la résistance à l’influence de la Chine.
Les cinq pays les plus à risque sont le Mexique, la Thaïlande, la Slovénie, l’Autriche et le Canada. Tous cinq ont de faibles dépenses de défense et des excédents commerciaux avec les États-Unis, le Mexique. On notera que le royaume vient de décider d’acheter des avions de chasse suédois, Gripen, et a donc retoqué l’offre américaine de F-16. Il a en outre opté pour des sous-marins chinois avec des moteurs qui n’ont, d’ailleurs, pas fait leurs preuves.
La Thaïlande affiche les plus gros excédents de balances commerciales.
La Thaïlande est jugée laxiste envers la Chine, comme c’est le cas d’autres pays de la zone (Cambodge, Laos).
Même si les actions de Trump sont souvent irrationnelles et, même s’il ne sait sans doute pas où se trouve la Thaïlande, le pays devrait prendre les menaces du président élu au sérieux, selon l’ITIF. Les pays ciblés par Trump peuvent protester, mais ignorer ses pressions pourrait avoir des conséquences négatives sur leur propre pays.
Ces pays peuvent prendre des mesures pour améliorer leurs relations avec les États-Unis.
Premièrement, ils peuvent augmenter leurs dépenses de défense à partir de 2025.
Deuxièmement, ils peuvent se distancer de la Chine en limitant les investissements chinois, en rejoignant les efforts de contre-espionnage américains et en appliquant des contrôles à l’import – export.
Troisièmement, ces pays devraient abroger les politiques qui nuisent aux entreprises américaines, telles que les taxes sur le numérique ou les lois antitrust, et adopter la libre circulation des données.
Quatrièmement, si réduire les excédents commerciaux avec les États-Unis est difficile, il est possible de garantir des tarifs douaniers réciproques et encourager les importations américaines plutôt que chinoises.
Mais attention, la Chine, qui considère la Thaïlande comme un vassal n’apprécierait que très modérément qu’elle prenne des mesures contre ses exportations.
La Thaïlande se retrouve, une fois de plus dans son histoire, entre le marteau et l’enclume. Elle a réussi à se dépêtrer de la France et de la Grande-Bretagne, saura-t-elle éviter l’arrogance de Trump et Xi ?