
La Thaïlande s’apprête à régulariser entre 500 000 et 700 000 travailleurs migrants sans papiers originaires du Cambodge, du Laos, du Myanmar et du Vietnam. Du 15 au 29 octobre 2025, une fenêtre de 15 jours permettra aux employeurs de déclarer leurs salariés étrangers via une plateforme en ligne, leur offrant ainsi un statut légal pour une durée d’un an. Il ne s’agit pas d’une faveur accordée, mais une reconnaissance tardive envers ceux qui soutiennent, au quotidien, l’économie thaïlandaise.
Cette initiative, annoncée par la ministre du Travail Treenuch Thienthong, fait suite à une résolution du Cabinet visant à répondre à la pénurie de main-d’œuvre et à intégrer les travailleurs informels dans le système légal. Elle cible uniquement les migrants déjà présents et actifs en Thaïlande, afin d’éviter les traversées illégales de frontières.
Selon le Département de l’Emploi, environ 338 000 travailleurs sont actuellement non enregistrés, soit parce que leur permis a expiré, soit parce qu’ils ont manqué les délais de renouvellement. Les autorités s’attendent à une forte participation, estimée entre 500 000 et 700 000 inscriptions.
Le processus de régularisation comprend plusieurs étapes : dépôt de la demande en ligne par l’employeur, paiement des frais, examens médicaux, enregistrement à l’assurance santé, collecte des données biométriques et, pour les Cambodgiens, obligation de se présenter à l’immigration tous les 60 jours. Une fois ces démarches accomplies, un permis de travail valable jusqu’au 14 octobre 2026 sera délivré. Les travailleurs devront également mettre à jour leurs documents personnels auprès de l’administration provinciale.
Le gouvernement lance en parallèle, dès le 13 octobre, le système e-WorkPermit, une plateforme numérique accessible 24h/24 permettant de gérer l’ensemble des démarches sans contact physique avec les autorités. Ce service vise à moderniser la gestion du travail étranger en Thaïlande, en la rendant plus rapide, transparente et contrôlable.
Cette régularisation est présentée comme un levier de stabilité économique et sociale, tout en renforçant l’image internationale de la Thaïlande en matière de droits humains et de valeurs humanitaires.