L’Indice de démocratie 2023 de The Economist, publié le 15 février 2024, met en lumière les tendances de la démocratie à l’échelle mondiale en 2023, alors que les guerres et les conflits se propagent à travers le monde, renforçant les tendances négatives existantes dans de nombreux pays. L’indice annuel, qui donne un aperçu de l’état de la démocratie mondiale, a enregistré une baisse de la note moyenne, passant de 5,29 en 2022 à 5,23.
Le classement de la Thaïlande dans l’indice de démocratie de The Economist Intelligence Unit (EIU) est tombé au 63e rang sur 174 pays et territoires en 2023, contre le 55e en 2022, principalement en raison de l’influence de l’armée sur la politique.
Le score de la Thaïlande dans le classement 2023 est de 6,35 points, en baisse par rapport aux 6,67 points de 2022. La Thailande reste donc « au-dessus de la moyenne » mais force est de constater que ce n’est pas très difficile au vu des dizaines de régimes dictatoriaux qui existent sur la planète.
L’indice fonctionne sur une échelle de 0 à 10, allant des démocraties à part entière (scores supérieurs à 8) aux régimes autoritaires (scores inférieurs ou égaux à 4). Malgré cette baisse, la Thaïlande est toujours classée comme une démocratie imparfaite, se situant dans la fourchette des scores supérieurs à 6 et inférieurs ou égaux à 8. Sa couleur sur la carte est blanche, elle évite donc la honte des déclinaisons d’orange – rouge. La France se trouve à une médiocre 23e place.
Dans la région Asie – Pacifique, il existe cinq démocraties à part entière, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Australie et Nouvelle-Zélande (2e mondiale). Les régimes non démocratiques constituent 13 des 28 pays de la région. Malheureusement, la région connaît une tendance à la détérioration de la démocratie, le score moyen passant de 5,46 en 2022 à 5,41 en 2023.
EIU a souligné l’influence politique significative de l’armée en Thaïlande, affirmant que les élections sont loin d’être libres, équitables ou compétitives. Il a souligné que bien que le parti Move Forward ait obtenu le plus grand nombre de voix lors des élections de 2023, « l’influence de l’armée au Parlement » a empêché le chef du MFP d’accéder au poste de Premier ministre.
Selon l’EIU, « les règles concernant le transfert démocratique du pouvoir ne sont clairement ni établies ni acceptées en Thaïlande, et le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant », comme l’indiquent ses rapports.
Ces dernières semaines montrent même que le gouvernement Pheu Thai perd de plus en plus de son autonomie au profit du régime qui reprend peu à peu tous les leviers du pouvoir pour continuer l’ère Prayut (général putschiste).
