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Le sémillant Saw Chit Thu
Le général de police thaïlandais Karath Intaserb a été muté à un poste inactif au quartier général de la police royale thaïlandaise, en attendant une enquête sur des allégations impliquant l’officier dans un groupe criminel à Myawaddy, au Myanmar.
Cette décision intervient après que Rangsiman Rome, du Parti populaire, a révélé en avril 2024 qu’au moins 17 casinos de Myawaddy avaient des partenaires commerciaux thaïlandais, dont un appartenant à un général de division de la police thaïlandaise lié au gouvernement.
La mutation fait suite également à la déclaration du ministre de la Défense, Phumtham Wechayachai, qui a annoncé récemment qu’il lutterait contre les fonctionnaires de l’État liés aux activités illégales des zones frontalières où ils facilitent les crimes des mafias chinoises. Pour l’instant, on ne parle pas de poursuites.
Le général Samrit Amkamol, chef de la police de Tak, a aussi été muté à un poste inactif pendant qu’une enquête examine sa totale incapacité à lutter contre les groupes criminels dans sa région.
Le Département de l’enquête spéciale (DSI) demande un mandat d’arrêt contre le colonel Saw Chit Thu, un Birman, chef de la Force frontalière Karen (BGF), et deux autres officiers de haut rang pour traite des êtres humains transnationale, a déclaré mardi le ministre de la Justice, Tawee Sodsong.
Ce groupe Karen est lié à la junte birmane et non à la résistance. Le BGF contrôle le projet Shwe Kokko, un centre de crime organisé transnational ayant pignon sur rue, près de Myawaddy, dans l’État de Karen au Myanmar.
La Thaïlande demandera la coopération du Myanmar ainsi que des efforts de l’ASEAN et de la Chine pour coordonner l’arrestation des suspects, a déclaré le ministre thaïlandais lorsqu’on lui a demandé comment la Thaïlande comptait appréhender les trois officiers de haut rang du Myanmar. « Arrêter ces suspects n’est pas difficile, mais cela dépend de la volonté des autorités birmanes. », a-t-il dit.
Le ministre a insisté sur le fait que les mandats sont soutenus par des preuves solides, collectées depuis un certain temps, incluant des détails sur les flux financiers.
Le gouvernement thaïlandais collabore étroitement avec l’ambassade américaine en Thaïlande, car un certain nombre de citoyens américains ont également été victimes de gangs opérant au Myanmar, a-t-il indiqué.
La Chine souhaite que tous ces crimes commis par ses propres ressortissants cessent, mais ne fait rien pour forcer la junte birmane à agir.
En plus des trois suspects clés, d’autres personnes sont visées par des mandats d’arrêt, dont deux ressortissants thaïlandais travaillant pour une entreprise exploitant un complexe à la fois en Thaïlande et à Myawaddy, selon la même source. Le DSI n’a pas encore soumis de demande pour des mandats d’arrêt.