Un nouveau mandat d’arrêt, comportant une disposition stipulant que le délai de prescription serait suspendu si le suspect s’enfuyait, a été émis contre l’ancien ministre de la Culture Itthiphol Khunpluem, qui a effectivement pris la fuite le 30 août et ne s’est pas présenté à son procès. le 4 septembre.
Avant d’émettre le mandat initial, le Bureau du Procureur général (OAG) avait recommandé que la Commission nationale anti-corruption (NACC) demande au tribunal un mandat d’arrêt avec une disposition stipulant que le délai de prescription dans l’affaire serait suspendu si le suspect prenait la fuite.
Cependant, le mandat initial ne comporte pas cette disposition, ce qui a conduit à l’émission du nouveau mandat d’arrêt.
Il a fallu 14 ans et 10 mois à la NACC pour accuser Itthiphol d’avoir accordé de manière inappropriée un permis de construire à Bali Hai pour le complexe Waterfront Suites & Residences en 2008, alors qu’il était maire de Pattaya et alors que le bâtiment crevait les yeux de toutes les personnes qui le regardaient.
La construction de ce condo dont personne ne veut payer la destruction était évidemment le résultat d’une démarche liée à la corruption. C’est clairement, au mieux, un dysfonctionnement, au pire une complicité criminelle de la part de la NACC.
La NACC n’a pas encore fourni d’explication pour ce long retard. Pourquoi le maire évidemment suspect pour ne pas dire coupable n’a pas été inquiété par la NACC ? La NACC n’a transmis le dossier au MPC que le 3 août de cette année alors que l’administration Prayut, largement battue aux élections, allait partir. Le délai de prescription dans cette affaire expirera le 10 septembre.
Itthiphol maire de Pattaya, fils du parrain mafieux de Chonburi, Kamnan Poh, est donc accusé de corruption lui-même. Il est intimement lié à Prayut Chan-o-cha qui en a fait son représentant dans la province de Chonburi. Itthiphol s’est présenté pour l’UTN, parti de Prayut qui en a fait son ministre de la culture.
Outre Itthiphol qui ne renie pas sa famille mafieuse, c’est toute la relation entre le régime et la mafia qui éclate au grand jour.
Ainsi on comprend que la Commission nationale anti-corruption n’a rien fait pour combattre la corruption dans le cas présent mais a plutôt cherché à la protéger.
