
La nouvelle crise frontalière entre la Thaïlande et le Cambodge a ravivé les tensions diplomatiques et militaires. À l’origine de cette escalade : deux incidents successifs impliquant des mines antipersonnel récemment posées qui ont grièvement blessé plusieurs soldats thaïlandais en patrouille dans les zones sensibles, notamment à Chong An Ma, ce mercredi même, et Chong Bok. Le sergent-major Pichitchai Boonkorat a été gravement touché à la jambe droite, tandis que le soldat Thanapat Huiwan a été amputé après une explosion près de Chong Bok. Des analyses médico-légales ont révélé l’utilisation de mines PMN-2 de fabrication russe, considérées comme récemment déployées.
Face à ces actes jugés « inhumains », le gouvernement thaïlandais a réagi avec fermeté. Le Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, a annoncé la fermeture immédiate de tous les postes-frontières sous commandement de la 2e région militaire, y compris ceux dédiés au tourisme. Il a également ordonné le rappel de l’ambassadeur thaïlandais à Phnom Penh et l’expulsion de l’envoyé cambodgien à Bangkok, signalant ainsi une nette dégradation des relations bilatérales.
Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a été chargé d’émettre une protestation officielle, s’appuyant sur les preuves médico-légales et l’absence antérieure de ces mines sur les circuits de patrouille. Le commandement militaire, dirigé par le lieutenant-général Boonsin Padklang, a confirmé la gravité de l’attaque survenue le 23 juillet et annoncé l’intensification des mesures à compter du 24 juillet. Cela inclut la fermeture des quatre postes-frontières de Chong An Ma, Chong Sa Ngam, Chong Chom et Chong Sai Taku, ainsi que l’accès aux temples frontaliers de Ta Muen Thom et Ta Kwai. L’accès à ces temples générait des incidents qui auraient dégénéré un jour ou l’autre.
Le porte-parole de l’armée royale thaïlandaise, Winthai Suvaree, a fermement condamné l’incident, le qualifiant de violation du territoire souverain et des principes humanitaires. Il a exhorté les autorités cambodgiennes à reconnaître leur responsabilité dans ces actes qui menacent la stabilité régionale. La Thaïlande prévoit également de déposer une plainte officielle en vertu du Traité d’Ottawa d’ici fin 2025.
Cette crise témoigne de la fragilité persistante des relations frontalières entre les deux voisins, avec des ramifications diplomatiques, sécuritaires et humaines immédiates. L’ASEAN brille par son incapacité à calmer la situation.