L’armée de l’air refuse de restituer au gouvernement deux terrains de golf en ville, à Don Mueang, pour les transformer en parcs publics.
Des centaines d’employés de terrains de golf qui vivent dans les communautés voisines perdraient leur emploi si le transfert avait lieu, a déclaré mercredi ACM Punpakdee Pattanakul, commandant en chef de l’armée de l’air. Ce n’est évidemment pas la vraie raison du refus car il n’y a pas de chômage en Thaïlande.
Il répondait à un appel de Chetawan Thuaprakhon, député du Parti Move Forward (MFP) de Pathum Thani, demandant à l’armée de l’air d’abandonner son parcours de golf Kantarat, adjacent aux pistes de l’aéroport de Don Mueang et un autre parcours de golf voisin, Dhupatemiya, District de Lam Luk Ka, Pathum Thani, et de les remettre au gouvernement.
L’emplacement du parcours de golf de Kantarat a passé avec succès une évaluation des normes de sécurité par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a déclaré l’aviateur.
« Le terrain de golf n’a en aucun cas causé de problème à la piste [de l’aéroport Don Mueang]. Et il n’y a pas eu un seul incident au cours duquel une balle de golf perdue aurait heurté un avion », a déclaré ACM Punpakdee.
Ce n’est évidemment pas une histoire de sécurité aérienne qui pourrait inciter à rendre ce terrain aux Thaïlandais mais simplement que les citoyens profitent de terrains publics.
La campagne visant au transfert des deux terrains de golf de l’armée de l’air au gouvernement a débuté jeudi dernier lorsque M. Chetawan a demandé à la Chambre des représentants de créer un comité spécial pour étudier la possibilité de transformer les terrains de golf en parcs publics.
Selon le député, l’armée de l’air possède 155 parcelles de terres domaniales dans tout le pays, avec une superficie totale de 235 804 rai, tandis que le ministère de la Défense possède 4,59 millions de rai (8000 km²) sur un total de 12 millions de rai de terres domaniales à travers le pays.
« Il est compréhensible que ces terrains de l’État soient utilisés pour l’entraînement militaire. Mais en réalité, il est inacceptable que certains terrains soient développés commercialement, pour des hôtels, des stations-service, des hippodromes, des stades de boxe ou des terrains de golf », a déclaré Chetawan.
L’armée française possède 2750 km². Si l’on considère que l’armée thaïlandaise a besoin de 3000 km², elle pourrait restituer 5000 km² sachant que les deux pays sont comparables en tout.
En 1985, lorsque le parcours de golf de Dhupatemiya a été construit, les environs étaient éloignés de tout autre développement. Trente-neuf ans plus tard, cependant, la zone est désormais entourée de communautés qui ont besoin d’espaces publics où les résidents peuvent faire de l’exercice et profiter d’autres formes de loisirs, a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, ACM Punpakdee a répondu à une demande du Premier ministre Srettha Thavisin demandant à l’armée de l’air d’autoriser un nouveau projet de rocade traversant « l’aile 41 » à Chiang Mai.
L’aile 41 est une zone de sécurité de l’armée de l’air, une technologie spéciale serait donc nécessaire si l’accès du public à l’aile devait être autorisé, a-t-il déclaré. Un système de caméras équipé de reconnaissance faciale, par exemple, pourrait être installé pour empêcher les automobilistes d’entrer dans les zones de sécurité de l’aile sans autorisation.
En 2020, après la tuerie de masse menée par un soldat à Korat, le chef de l’armée de l’époque avait promis de restituer au gouvernement tous les commerces et terrains que l’armée détenait sans raison car l’argent qui circule dans l’armée pose des problèmes menant à la violence.
L’armée n’a jamais rien restitué et certains se demandent ce qu’il advient des bénéfices réalisés par ces commerces très lucratifs qui ne paient pas de loyer, en particulier les hôtels, golfs, stades de boxe ou hippodromes, des endroits où l’argent circule à flot.
