
Photo de l'armée thaïlandaise
La junte reprend Myawaddy à l’Armée de libération nationale karen (KNLA) et aux Forces de défense populaires alliées. Le média Irrawaddy a rapporté hier que le régime avait envoyé plus de 1 000 soldats pour reprendre la ville.
Selon les médias thaïlandais, certains soldats de la junte chassés de la caserne du 275e bataillon d’infanterie y sont retournés hier. Une fois ces troupes arrivées au camp, le drapeau de l’Union nationale Karen (KNU) a été retiré. On pense qu’un accord a été conclu pour créer une zone de sécurité à Myawaddy.
Reuters a rapporté aujourd’hui que la KNU s’était retirée de Myawaddy après que les troupes de la junte ont pu pénétrer dans la zone avec l’aide d’une milice régionale appelée Armée nationale Karen, pro-junte.
Un porte-parole de l’Union nationale Karen (KNU) a déclaré que le « retrait temporaire » de la ville de Myawaddy est intervenu après le retour des soldats de la junte dans cette zone stratégique qui constitue un canal de commerce extérieur annuel de plus d’un milliard de dollars.
Le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura, a déclaré que les troubles en Birmanie se sont atténués mais doivent être surveillés car la situation reste incertaine.
« La plupart des réfugiés sont rentrés et cela montre que la situation s’améliore. », a déclaré M. Nikorndej.
Selon des informations publiées mercredi matin, le nombre de réfugiés birmans dans le district de Mae Sot, dans la province de Tak, est passé de 3000 à seulement 700.
M. Nikorndej a déclaré que la Thaïlande espérait pouvoir rouvrir la frontière de Mae Sot, car le commerce a été considérablement affecté par les combats entre le gouvernement militaire et les rebelles anti-junte.
Il a ajouté que le ministère avait proposé au président de l’ASEAN, le Laos, la tenue d’une réunion avec les principaux pays d’Asie du Sud-Est visant à résoudre la crise au Myanmar.
La Thaïlande a fait circuler une proposition selon laquelle la Malaisie, le Laos et l’Indonésie se rencontreraient pour résoudre ce conflit de longue date, a-t-il déclaré, ajoutant que la réunion pourrait avoir lieu en Thaïlande et que « tout membre de l’ASEAN pourrait s’y joindre ».
Trois ans après son coup d’État contre un gouvernement civil démocratiquement élu, la junte birmane est soumise à une pression sans précédent, ayant perdu le contrôle d’une série de zones frontalières clés au profit des groupes rebelles.
Ainsi dans l’état Shan, au nord de Myawaddy, Au moins 66 civils, dont 11 mineurs, ont été tués par la junte birmane dans la ville de Hsi Hseng, au cours des trois derniers mois, selon l’Organisation de la jeunesse Pa-O (PYO).
Des combats entre la junte et l’Armée de libération nationale (PNLA) ont éclaté dans la région le 21 janvier, avant que le PNLA ne parvienne à prendre le contrôle de la ville le 24 janvier. La junte cherche depuis lors à reprendre le contrôle de la ville.
PYO a déclaré que la junte avait lancé au moins 462 frappes aériennes dans la région au cours des 90 derniers jours. Ils ont également signalé qu’au moins 71 150 personnes ont été déplacées des cantons de Hsi Hseng, Hopong, Pinlaung et Nyaung Shwe, tandis qu’au moins 562 maisons, 25 édifices religieux, 12 écoles et 4 hôpitaux ont été détruits.