« On pourrait évoquer d’autres nom que celui de Pita Limjaroenrat du Move Forward (MFP) pour le poste de premier ministre », a déclaré le sénateur Akanit Muensawad.
Il répondait à la pression croissante des partisans du MFP pour que les sénateurs votent en faveur M. Pita comme Premier ministre. Puisqu’il y aura plus de candidats (Prawit est déjà candidat), les sénateurs ont le droit de voter pour celui qu’ils considèrent comme le plus approprié en termes d’éthique et de capacité, a déclaré le général Akanit. Même si Prawit et éthique ressemble à un oxymore.
« Eh bien, si Pita obtient 376 votes des députés dès le début, les sénateurs se retireront totalement. », a-t-il déclaré, répondant aux spéculations selon lesquelles le Sénat serait blâmé par le MFP au cas où M. Pita obtient moins de 376 voix.
« Pour gagner il faut 376 voix. Le Pouvez-vous? Ne faites pas croire que c’est la faute du Sénat », a-t-il déclaré.
Pita possède largement la majorité à l’assemblée (250), dans n’importe quel pays démocratique, il serait premier ministre mais la Thaïlande n’est pas une démocratie.
Le sénateur Jate Siratharanont a déclaré que certains sénateurs ont fermé la porte à d’éventuelles discussions avec le MFP qui veut modifier l’article 112, également connu sous le nom de loi de lèse-majesté.
Interrogé sur la politique de réforme des forces armées du MFP, le général Akanit a déclaré qu’il soutenait la réforme des forces armées mise en œuvre par les forces armées elles-mêmes, et non la version proposée par le MFP. Affirmant ainsi que dans l’esprit des militaire l’armée n’a pas à obéir au gouvernement mais à d’autres « instances ».
Il a accusé le MFP de copier la structure organisationnelle de l’armée américaine.
Dans le cadre des réformes, la conscription prendrait fin, tandis que le Conseil de défense, le Commandement des opérations de sécurité intérieure (Isoc) et le tribunal militaire seraient supprimés.
Les forces armées et la police craignent que les partisans de Move Forward et de son principal parti de coalition, le Pheu Thai, n’organisent de violentes manifestations si la coalition dirigée par Move Forward de 313 députés échoue à arriver au pouvoir comme la logique le voudrait.
La session conjointe se réunira probablement le 13 juillet, selon le vice-Premier ministre Wissanu Krea-ngam.
Les 500 députés nouvellement élus prêteront serment lors d’une cérémonie d’État le 3 juillet, selon un arrêté royal.
Le secrétaire général de la Chambre des représentants, Pornpit Phetcaroen, a déclaré samedi qu’après la cérémonie du 3 juillet, la Chambre pourrait convoquer sa première réunion le 4 juillet afin que les députés puissent élire le président de la Chambre et deux vice-présidents. Pornpit a déclaré que la plupart des partis politiques avaient accepté de convoquer la réunion à 9h30 le 4 juillet.
Après l’élection du président de la Chambre, une session conjointe des deux chambres doit se tenir dans les 10 jours pour élire le Premier ministre.
Les partisans de Pita continuent de croiser les doigts pour obtenir le soutien des sénateurs mais cela semble très compromis.
Des sources ont déclaré qu’une réunion de représentants des forces armées et de la police avait conclu que les partisans de Move Forward et du Pheu Thai prévoyaient de se rassembler avant le vote pour le poste de Premier ministre afin d’accroître la pression sur les sénateurs.
Cependant, les détails des manifestations ne sont pas encore connus.
L’armée et la police ont convenu que la police sera en première ligne pour assurer la sécurité autour du Parlement tandis que les trois bataillons des forces armées seront prêts à envoyer des renforts si la police le demande. Cette nouvelle a de quoi inquiéter la population mais c’est peut-être le but.
La police exigera des organisateurs de tous les rassemblements de plus de cinq personnes qu’ils demandent l’autorisation avant de se rassembler au Parlement.
Toutes les caméras de sécurité autour du Parlement seront contrôlées pour s’assurer qu’elles fonctionnent correctement au cas où la police aurait besoin d’images pour intenter une action en justice contre tout manifestant soupçonné d’avoir enfreint la loi, ont indiqué les sources.
Les agences de sécurité craignent que des manifestations n’éclatent dans tout le pays si Pita ne devenait pas Premier ministre.
Les responsables de la sécurité surveillent de près les réseaux sociaux pour évaluer le niveau de colère de l’opinion publique et adapteront leur stratégie en fonction des publications.
L’armée a ordonné à tous les soldats des casernes près du Parlement d’être en état d’alerte, soit la division d’artillerie antiaérienne, le premier régiment de cavalerie et le quatrième bataillon de cavalerie, ainsi que le régiment des communications.
La base navale de Bangkok de la marine royale thaïlandaise est prête à fournir des renforts, ont ajouté des sources. Elle dispose de patrouilleurs prêts à transporter des soldats et policiers le long de la rivière Chao Phraya.
Tous les voyages à l’étranger des chefs militaires et policiers ont été annulés avant le vote du prochain Premier ministre thaïlandais.
Le message est très clair, entre fermeté absolue vis à vis de la population et menace de coup d’état. Le mot coup d’état n’aura pas le droit d’être prononcé, un autre terme sera exigé de la presse si par hasard l’armée prenait le pouvoir.
Par ailleurs, Des rumeurs font état de débauchage de députés de la part du Bumjaithai pour empêcher le MF d’être à la tête d’une coalition. Le député coûterait 100 millions de bahts au cours du jour. Le chef du Bumhaithai Anutin Charnvirakul a déclaré que « seul un kwai (buffle stupide) » débourserait une telle somme pour acheter un député. Il ne dément donc pas le principe mais discute sur le montant.
Ce lundi, le scénario le plus probable est celui-ci :
Le Pheu Thai soutiendra le candidat du parti Move Forward, qui n’a pas encore été choisi, pour la présidence de la Chambre, puis attendra pour voir le résultat du vote des sénateurs sur la candidature de M. Pita au poste de Premier ministre.
Si M. Pita est rejeté par le Sénat, comme l’affirme l’activiste politique Arnon Nampha, les partisans de M. Pita pourraient descendre dans la rue pour faire pression sur le Sénat. Mais ce serait contre productif car inutile et cela agacerait la majorité silencieuse.
Donc, les observateurs pensent que M. Pita pourrait abandonner après avoir réalisé qu’il ne pourra pas obtenir le soutien des sénateurs. Il accepterait de laisser Pheu Thai prendre la tête du prochain gouvernement.
Dans un tel scénario, Pheu Thai a le choix. S’en tenir aux huit partis de la coalition pour former le gouvernement. Ou Trouver de nouveaux alliés parmi les partis dits « antidémocratiques » et pro-armée qui seront plus acceptables pour les sénateurs, mais méprisés par les Thaïlandais de la nouvelle génération qui voteront en 2027.
Le Pheu Thai risque la même chose que ce qui est arrivé aux partis de l’armée en 2023, le rejet ! Les jeunes et des électeurs de la classe moyenne qui pourraient se sentir trahis par Pheu Thai voteraient Move Forward lors des prochaines élections.
Dans ce cas, le Move Forward Party devra peut-être panser ses plaies et attendre d’organiser un retour fracassant dans quatre ans. S’il gagnait franchement les élections de 2027, nul doute que les réformes seraient bien plus radicales que celles dont on parle actuellement.
