
L’armée thaïlandaise a réaffirmé sa préparation à défendre la frontière de Tak, après de nouveaux affrontements entre les forces de la junte birmane et les rebelles de l’Union nationale karen (KNU). Les combats, survenus samedi à seulement un kilomètre du territoire thaïlandais, ont ravivé les inquiétudes dans le district frontalier de Mae Sot.
Selon les autorités, l’affrontement s’est concentré autour du village de Min La Pan, dans le township de Myawaddy, face au hameau de Ban Mae Kon Ken côté thaïlandais. Les troupes birmanes ont lancé une offensive massive contre les groupes de résistance. Au cours des échanges de tirs, un obus de mortier de 60 mm a franchi la frontière et explosé dans Mae Kon Ken, endommageant quatre maisons et un pick-up. Aucun blessé n’a été signalé, mais l’incident a semé la panique parmi les habitants.
En réaction, les forces thaïlandaises ont tiré un obus fumigène de 120 mm pour dissuader toute nouvelle incursion et ont relevé leur niveau d’alerte. Parallèlement, 125 ressortissants birmans ont trouvé refuge dans des zones sécurisées du côté thaïlandais, où nourriture et abris temporaires leur sont fournis.
Dimanche, le commandant de la 3e région militaire, le lieutenant-général Worathep Boonya, accompagné du major-général Maitree Chupricha de la Task Force Naresuan, s’est rendu sur place pour constater les dégâts. Worathep a exprimé sa préoccupation, rappelant qu’il s’agissait du deuxième tir égaré en quelques jours.
Les combats se poursuivent dans le district de Myawaddy, où l’armée birmane tente de sécuriser des routes stratégiques. Les rebelles karens, malgré leur infériorité numérique, recourent à des tactiques de guérilla, notamment des attaques de snipers, pour ralentir l’avancée des troupes équipées d’artillerie lourde. Les rafales de mitrailleuses et les explosions résonnent régulièrement jusqu’en territoire thaïlandais.
Le village de Min La Pan, désormais sous contrôle du KNU, était auparavant un centre d’activités frauduleuses transnationales. La situation reste instable, et les forces spéciales Ratchamanu, épaulées par la police des frontières, maintiennent une présence permanente afin de protéger la « souveraineté thaïlandaise » qui n’est cependant pas compromise.



