Les ministres des Affaires étrangères de Chine, de Thaïlande et du Cambodge se sont rencontrés au Yunnan pour discuter du différend frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge. La Chine a proposé son aide pour faciliter la réconciliation, rouvrir les postes frontaliers et soutenir le déminage dans les zones concernées. Elle a également exprimé son soutien à la stabilité politique au Cambodge et au développement économique en Thaïlande, notamment via le projet ferroviaire Chine-Thaïlande.
Les autorités thaïlandaises ont détecté 94 drones dans plusieurs provinces du nord-est, dont 25 à 30 près de la frontière, certains ayant pénétré le territoire. Des soldats cambodgiens ont été vus près des bases thaïlandaises, mais se sont retirés sans affrontement. Les équipes de déminage ont sécurisé 269 zones frontalières, 43 restent à traiter. Sept équipes civiles et militaires ont été déployées pour contrer la désinformation. Enfin, 256 foyers reçoivent une aide dans quatre provinces, grâce aux autorités locales, l’armée et les ONG.
Le roi de Thaïlande, en tant que commandant suprême des forces armées, suit de près les tensions à la frontière avec le Cambodge et reçoit des mises à jour quotidiennes, selon le général Boonsin Padklang. Lors d’une conférence à Bangkok, Boonsin a affirmé que l’armée est prête à défendre la souveraineté nationale, avec détermination et esprit de sacrifice. Il a souligné que les soldats n’attendent que le soutien moral du peuple thaïlandais. En cas d’incursion, l’armée répondra fermement, conformément à la Constitution. Il a également mis en garde contre la désinformation et appelé à l’unité nationale pour préserver la paix et l’héritage du pays.
Lors de ses déplacements, Boosin se comporte, selon les observateurs, comme un politicien en campagne. Il est souvent ovationné. Il prend sa retraite dans un mois et demi.
Boonsin a déclaré que ses troupes ne sont pas prêtes à rouvrir la frontière avec le Cambodge. En plaisantant il affirme qu’elle pourrait rester fermée jusqu’à sa retraite. Il a précisé qu’il n’y a aucun conflit avec le gouvernement, qui gère les aspects administratifs tandis que l’armée assure la sécurité.
Un comité militaire bilatéral, entre les deux belligérants, doit se réunir en fin de mois pour discuter, entre autres, des mines terrestres posées près de la frontière, que la Thaïlande considère comme une violation du traité d’Ottawa. En cas de refus cambodgien, Bangkok envisage de porter l’affaire devant l’ONU.
Enfin, la Commission mixte cambodgienne sur les frontières terrestres (JBC) a officiellement protesté contre des actes d’« empiètement unilatéral » de l’armée thaïlandaise dans la province de Banteay Meanchey. Trois incidents, survenus entre les 12 et 14 août 2025, impliquent l’installation de barbelés, filets et barricades dans des zones disputées. Le dernier incident a été interrompu après l’arrivée de civils cambodgiens et d’observateurs étrangers. Le JBC cambodgien accuse la Thaïlande de violer le mémorandum de 2000 et le droit international, et exige le retrait immédiat des installations ainsi que des garanties pour éviter toute récidive.
Si la Thaïlande matérialise la frontière, elle empiétera de fait sur le territoire cambodgien tel que défini par les cartes de 1907, puisqu’elle se réfère à ses propres cartes.
