Selon un diplomate indonésien, l’ASEAN tente actuellement de construire un écosystème de véhicules électriques dans la région avec le soutien des pays voisins de l’Asie de l’Est.
Plus précisément, l’ASEAN annoncera bientôt un nouveau programme de coopération sur l’écosystème des VE dans le cadre du mécanisme ASEAN+3 (APT). On s’attend à ce que l’APT l’annonce lors du prochain 43e Sommet de l’ASEAN, prévu à Jakarta le mois prochain.
Lancé en 1997, l’APT est un forum de coopération économique entre l’ASEAN et trois pays d’Asie de l’Est : la Chine, le Japon et la République de Corée.
Les détails liés au programme de coopération de l’ASEAN sur l’écosystème des VE avec la Chine, le Japon et la République de Corée seront annoncés en septembre dans la Déclaration des dirigeants de l’ASEAN+3 sur l’écosystème des VE.
L’ASEAN devrait harmoniser les normes relatives aux VE de ses pays membres afin de faciliter le commerce, en particulier des véhicules respectueux de l’environnement.
Selon le chef du Département de la coopération économique de l’ASEAN du ministère indonésien des Affaires étrangères, Berlianto Pandapotan Hasudungan, l’unification des normes est un enjeu clé pour le développement des chaînes d’approvisionnement des VE dans la région et faciliter le commerce de ces véhicules.
« La Déclaration des dirigeants est le plus haut niveau d’engagement politique« , a expliqué M. Berlianto. C’est quelque chose qui devrait être transmis aux organes inférieurs. Les ministres travailleront sur un cadre ou une feuille de route tandis que les réunions de hauts officiels (SOM) discuteront des aspects techniques pour promouvoir la mise en œuvre, a-t-il précisé.
La Thaïlande est devenue un marché stratégique pour les fabricants chinois de véhicules électriques (VE) qui cherchent à se développer à l’international.
Les constructeurs automobiles chinois qui investissent dans la fabrication de véhicules électriques en Thaïlande comprennent BYD Auto, Great Wall Motor, SAIC Motor et NETA Auto. Au cours des cinq premiers mois de 2023, les entreprises chinoises ont déposé 93 demandes de promotion des investissements auprès de la BOI, avec une valeur d’investissement combinée de plus de 31 milliards de bahts.
Selon une étude de Frost & Sullivan, le pays devrait avoir 1,2 million de véhicules électriques sur ses routes d’ici 2036, soit 30 % du parc automobile total. Pour profiter de cette opportunité, plusieurs entreprises chinoises ont investi dans des usines locales, des partenariats avec des acteurs locaux ou des services de mobilité électrique.
En avril, AMC AION a soumis une lettre d’engagement d’investissement au Comité de politique du corridor économique oriental de la Thaïlande. Le constructeur chinois de véhicules électriques considère la deuxième économie d’Asie du Sud-Est comme sa première base à l’étranger.
Changan Auto a également déclaré qu’elle investirait 9,8 milliards de bahts dans une usine en Thaïlande pour produire 100 000 véhicules électriques par an, selon Thailand Business News.
Ces initiatives démontrent la volonté des fabricants chinois de véhicules électriques de se positionner comme des acteurs clés sur le marché thaïlandais, qui offre un fort potentiel de croissance grâce à la demande croissante des consommateurs, aux incitations gouvernementales et à la richesse des ressources naturelles.
La Thaïlande pourrait ainsi devenir une plaque tournante régionale pour l’industrie des véhicules électriques, attirant de nouveaux investissements et créant des opportunités pour les entreprises locales.
La Thaïlande est depuis longtemps une plaque tournante majeure pour la fabrication et l’exportation de voitures en Asie du Sud-Est, avec une chaîne d’approvisionnement bien établie, une main-d’œuvre qualifiée et des politiques de soutien. Le pays est également l’un des plus gros consommateurs de véhicules de la région, avec une population de près de 70 millions d’habitants et une classe moyenne en plein essor.
Pour profiter de ces avantages, la Thaïlande a promu le développement de son industrie des véhicules électriques, en offrant des allégements fiscaux, des subventions et d’autres incitations pour attirer les investisseurs étrangers.
Ces facteurs ont attiré l’attention des constructeurs chinois de véhicules électriques, qui sont confrontés à une concurrence croissante et à des pressions réglementaires sur leur marché national. En établissant des bases de production en Thaïlande, ils peuvent bénéficier de coûts réduits, d’un accès plus facile aux matières premières et aux composants, et d’accords commerciaux préférentiels avec d’autres pays de l’ASEAN.
Plusieurs grands constructeurs chinois de véhicules électriques se sont déjà implantés ou ont annoncé leur intention d’investir en Thaïlande, notamment :
- Great Wall, qui exploite une usine dans la province de Rayong qui produit sa marque de véhicules électriques Ora. La société prévoit également de construire une usine de batteries et un centre de R&D en Thaïlande.
- BYD Co., qui possède également une usine à Rayong qui produit des véhicules électriques et des batteries. L’entreprise vise à augmenter sa capacité de production et à exporter ses produits vers d’autres marchés d’Asie du Sud-Est.
- Chongqing Changan Automobile, qui a l’intention d’investir 10 milliards de bahts (290 millions de dollars) pour mettre en place une usine de production de véhicules électriques dans la province de Chonburi. La société prévoit de démarrer la production en 2024 et de vendre ses véhicules sous la marque Kaicene.
- GAC Aion, qui prévoit d’investir 6,2 milliards de bahts (180 millions de dollars) pour construire une usine de véhicules électriques dans la province de Chachoengsao. La société vise à démarrer la production en 2023 et à lancer son modèle Aion V en Thaïlande.
- Hozon New Energy Automobilequi commencera la production en Thaïlande pour vendre en Asie du Sud-Est en 2024. La société s’associera à une société locale, le groupe Yontrakit, pour fabriquer sa marque Neta de véhicules électriques.
