
En Thaïlande, l’achat de pilules abortives après 12 semaines de grossesse est considéré comme un crime. La loi sur l’avortement a été modifiée il y a quatre ans, mais peu de gens en sont informés, et l’accès à des avortements sécurisés reste limité. Plus de 90 % des établissements de santé ne proposent pas ce service, et les subventions disponibles ne sont pas bien connues.
Les militants dénoncent le manque d’information et de services juridiques, ainsi que la criminalisation, comme des obstacles majeurs à l’accès des femmes à un avortement sûr. Un séminaire organisé récemment au Parlement a souligné ces problèmes, mettant en lumière les défis persistants malgré les récentes révisions législatives.
L’avortement était illégal en Thaïlande depuis 1957, sauf en cas de danger pour la vie de la mère ou de viol, jusqu’à une révision en février 2021. L’article 301 autorise désormais l’avortement jusqu’à 12 semaines et prévoit des peines réduites en cas de violation. L’article 305 élargit également les critères d’avortement légal pour les grossesses de 12 à 20 semaines après consultation médicale.
Les données sur le nombre de femmes demandant un avortement chaque année sont obsolètes et incomplètes. En 2024, 17 352 personnes ont reçu une subvention pour l’avortement, et la hotline 1663 a traité des milliers d’appels liés à des grossesses non désirées. Cependant, ces chiffres ne couvrent pas les femmes qui achètent des pilules abortives ou se rendent dans des cliniques privées.
La pénurie d’établissements de santé proposant des services d’avortement est un problème majeur. Seulement 133 prestataires sur 1 400 établissements offrent ce service, et l’accès varie considérablement selon les provinces. Les femmes doivent souvent chercher des services ailleurs, ce qui limite leur accès à un avortement légal et sécurisé.
Depuis l’année dernière, l’avortement est légalement pratiqué dans 51 provinces, mais l’accessibilité reste un défi. Le nombre de prestataires diminue avec l’avancement de la grossesse. Seuls quatre hôpitaux prennent en charge les femmes enceintes de plus de 20 semaines.
La criminalisation de l’avortement tardif a des effets dissuasifs sur les femmes et les prestataires de services. Elle pousse les femmes à acheter des pilules abortives de mauvaise qualité en ligne et certains établissements de santé à dissimuler des informations ou à exiger l’accord d’un parent ou partenaire. Les sanctions pénales peuvent également être utilisées contre les femmes victimes de violences conjugales.