
Min Aung Hlaing, chef de la junte birmane, est arrivé à Bangkok pour participer à un sommet régional du BIMSTEC, alors que son pays fait face aux conséquences dévastatrices d’un tremblement de terre ayant causé plus de 3 000 morts. Le sommet, qui réunit sept nations de la baie du Bengale, sera l’occasion pour Min Aung Hlaing d’évoquer la réponse au séisme de magnitude 7,7 survenu vendredi.
Le chef de la junte est arrivé sous haute surveillance à l’hôtel Shangri-La de Bangkok, lieu du sommet. Le Myanmar, en proie à une guerre civile depuis le coup d’État de 2021, voit ses efforts de secours entravés par des infrastructures endommagées et des communications pas toujours fiables. Malgré l’aide internationale, la distribution des secours reste difficile.
Suite au séisme, la junte et ses opposants ont appelé à un arrêt temporaire des hostilités pour faciliter l’acheminement des secours. Cependant, des affrontements sporadiques persistent, compliquant davantage la situation. Les rebelles accusent la junte de poursuivre les frappes aériennes, aggravant la situation humanitaire. Les scènes de désespoir sont visibles à Sagaing, près de l’épicentre, où des centaines de personnes font la queue pour recevoir des fournitures d’urgence.
La destruction à Sagaing est massive, avec 80 % des bâtiments endommagés. Les hôpitaux sont submergés et manquent de fournitures médicales, tandis que les marchés alimentaires sont inutilisables. Les habitants, confrontés à un manque d’aide, dépendent de la générosité des passants pour l’eau et la nourriture.
Le sommet de Bangkok réunira les dirigeants des sept pays membres du BIMSTEC, dont l’Inde et le Bangladesh. La Thaïlande, pays hôte, propose une déclaration commune sur l’impact de la catastrophe. La présence de Min Aung Hlaing est perçue comme une victoire diplomatique pour la junte birmane, souvent isolée sur la scène internationale, et donc une énième capitulation pour la diplomatie thaïlandaise, incapable de prendre ses distances avec l’armée birmane.
Plus de 300 organisations publiques et privées du Myanmar ont appelé le gouvernement thaïlandais et les dirigeants du BIMSTEC à bloquer la participation de Min Aung Hlaing, mais leur demande a été ignorée.
Le groupe d’activistes Justice for Myanmar a déclaré dans un communiqué que l’invitation de Min Aung Hlaing à assister à la réunion du BIMSTEC « légitime et encourage une junte militaire à laquelle le peuple du Myanmar résiste depuis plus de quatre ans ». C’est exactement le but de l’armée thaïlandaise, elle-même prompte à fomenter des coups d’État.
Autre personnage important présent à Bangkok ce jeudi soir pour assister à la réunion, le Premier ministre indien Narendra Modi. Les gouvernements thaïlandais et indien ont convenu de renforcer leur coopération dans les domaines du commerce, de la politique et de la sécurité par le biais d’exercices militaires conjoints.