
Le conseil spécial, dirigé par le vice-Premier ministre Phumtham Wechayachai
Le Département des enquêtes spéciales (DSI ou FBI local) a décidé de ne pas enquêter sur les accusations de collusion criminelle liées aux élections sénatoriales de l’année dernière, mais il examinera les allégations de blanchiment d’argent. Cela signifie que le scrutin ne sera pas annulé malgré la fraude massive.
suite de cette affaire
Le conseil spécial, dirigé par le vice-Premier ministre Phumtham Wechayachai, a voté pour se concentrer uniquement sur le blanchiment d’argent, suite à des soupçons de dépenses illégales de plus de 300 millions de bahts pour influencer les votes.
Le DSI va constituer une équipe pour enquêter sur ces accusations et pourra geler les avoirs suspects. Si de nouvelles preuves de collusion criminelle émergent, une enquête pourrait également être lancée.
Le ministre de la Justice, le colonel de police Tawee Sodsong, a assuré que le DSI collaborera avec les procureurs pour mener l’enquête efficacement. Les enquêteurs convoqueront les suspects pour interrogatoire et traceront l’argent utilisé.
Le chef du parti Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, a nié tout lien entre la décision du DSI et une rencontre qui a réuni le fondateur du parti et l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, affirmant qu’ils ont abordé d’autres sujets politiques.
Le Bumjaithai est accusé d’avoir organisé une fraude électorale massive lors des élections sénatoriales sous l’oeil bienveillant de la Commission électorale. Une Commission électorale qui, comme le Sénat, a fait savoir qu’elle était vent debout contre toute enquête du DSI à laquelle elle refusera de coopérer.
Pour les observateurs, le DSI a trouvé un moyen de sauver la face. Il a clairement eu peur de s’attaquer frontalement au Sénat, au Bumjaithai et à la Commission électorale, tous supposés proche du régime. Le DSI se concentre uniquement sur le blanchiment d’argent qui concernera quand-même 140 sénateurs. L’affaire, qui pourrait durer des mois, voire des années, donnerait au parti Pheu Thai un moyen de pression contre le Bumjaithai qui, actuellement, fait de l’obstruction dans le domaine des réformes constitutionnelles.
Pour l’opposition et l’un des chefs du Parti populaire, Rangsiman Rome, la décision, qui pose un voile pudique sur le complot criminel et la sédition, prouve l’incapacité de la Première ministre à faire appliquer la loi. En effet, sans fraude, coordination, paiements aux candidats, il n’y a pas le blanchiment d’argent reconnu par le DSI. L’absence de trois policiers, dont le chef de la police nationale, à la réunion était inhabituelle, a-t-il déclaré, surtout compte tenu du fait que la police est sous le commandement de la Première ministre. Si les trois policiers s’étaient déplacés et avaient voté POUR l’enquête complète, celle-ci aurait lieu.