Le porte-parole du parti Move Forward, Rangsiman Rome, a dénoncé la corruption au sein du régime après avoir découvert la vente d’électricité thaïlandaise à un baron de la drogue du Myanmar. Rangsiman a révélé qu’un super accord avait été conclu impliquant deux anciens chefs de police et une unité aérienne de la police.
Au sein du MF, Rangsiman est le pitbull qui n’a pas peur d’accuser parfois nommément les membres du régime qui mettent le royaume en coupe réglée.
Ce qu’il expose ne doit pas être très éloigné de la vérité car il n’a jamais été poursuivi pour diffamation.
L’homme politique de 31 ans s’est également demandé si le Premier ministre Srettha Thavisin oserait intenter une action en justice contre le putschiste et ancien Premier ministre Prayut Chan-o-cha.
Rangsiman s’est exprimé sur X pour faire part de ses inquiétudes. Il a déclaré qu’après avoir écouté la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, il avait trouvé que les solutions proposées restaient très vagues. Il s’inquiète du fait que ces politiques semblent conçues pour apaiser les partenaires de la coalition plutôt que pour s’attaquer aux vrais problèmes.
Pire, L’opposition affirme que bon nombre des décisions prises lors de la réunion du Cabinet d’hier ne figuraient pas dans le procès-verbal de la dite réunion et n’étaient donc pas contraignantes ni officielles.
Rangsiman a souligné plusieurs exemples de corruption au sein du régime. Il a mentionné le système de contraventions de la police, qui oblige la police à mettre en place des barrages routiers pour extorquer de l’argent à des citoyens qui n’ont parfois rien à se reprocher. Différents services de police menacent les commerçants et les obligent à payer des frais de protection, comme à Chicago, il y a 100 ans.
Ce système favorise également une culture dans laquelle la police est sous la coupe du régime dirigé par des personnes très haut placées qui vendent les galons.
Il a également évoqué le traitement injuste réservé aux policiers de rang inférieur. Il a cité la pratique consistant à transférer des agents vers des endroits peu attirants. Ceux qui refusent ces transferts sont soumis à des mesures disciplinaires, souvent des mises à l’écart de neuf mois.
Rangsiman a évoqué une affaire de corruption au sein de l’unité aérienne de la police, où l’ancien Premier ministre Prayut Chan-o-cha avait approuvé l’utilisation des fonds centraux pour rembourser près d’un milliard de bahts de dettes du bureau de la police nationale, en violation de la loi et causant des dommages . aux contribuables et à la nation.
Cinq policiers de l’unité aérienne font l’objet d’une enquête pour un projet illégal d’achat de pièces détachées d’avion d’une valeur de 1,15 milliard de bahts et pour violation des règles des marchés publics. Ce que dénonce Rangsiman, c’est que cette enquête n’a pas avancé d’un pouce depuis plus d’un an.
Rangsiman a mis le Premier ministre Srettha au défi d’engager des poursuites judiciaires contre Prayut (concernant ce scandale de corruption mais aussi pour avoir fomenté un coup d’état par nature un acte de haute trahison). Il s’est demandé si le Premier ministre avait trop peur de contrarier les partenaires de la coalition.
Le dernier problème abordé par Rangsiman est celui de la traite des êtres humains, qui a conduit à la persécution des bons policiers qui avaient mis à jour les trafics liés à la police. Le plus célèbre officier a dû se sauver en Australie.
Rangsiman a conclu en déclarant que ces problèmes prouvent la pourriture au sein du régime toujours en place. Cela conduit à une corruption généralisée, à un affaiblissement de la police, moquée par tous les Thaïlandais, à des morts parmi les policiers et à un afflux de drogue et de criminels internationaux.
Par ailleurs, un réseau politique a déposé mercredi une pétition auprès du Premier ministre, demandant que Thaksin Shinawatra, condamné, soit renvoyé en prison depuis l’hôpital où il se trouve depuis son premier jour d’incarcération.
Pichit Chaimongkol, leader du Réseau des étudiants et du peuple pour la réforme, a déclaré que Thaksin, qui prétend être gravement malade, est hospitalisé depuis 23 jours.
« De nombreux Thaïlandais ne croient pas que Thaksin soit réellement malade. Ce n’est qu’un prétexte pour rester en dehors de la prison. Nous exigeons qu’il soit renvoyé immédiatement en prison », a déclaré Pichit.
Personne n’est dupe mais Thaksin est âgé et est revenu en Thailande pour faire face à ses accusations à la condition d’être bien traité. Le roi a déjà réduit sa peine de prison de huit à un an. Il pourrait être remis en liberté conditionnelle en octobre.
Pichit a déposé une autre pétition pour permettre aux dissidents politiques qui ont fui vers d’autres pays de revenir purger leur peine de prison (on suppose : dans les mêmes conditions que Thaksin).
Les militants des droits de l’homme demandent une amnistie pour les prisonniers politiques actuellement détenus.
