
Manifestation contre le projet
Le gouvernement thaïlandais a approuvé jeudi un projet de loi visant à autoriser les casinos et les complexes de divertissement dans le pays. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie visant à attirer davantage de touristes et à développer une industrie majeure du jeu. Le projet de loi, bien que soutenu par le gouvernement, devra encore être examiné et approuvé par le Parlement, le Sénat et Sa Majesté le Roi avant de devenir effectif.
Le projet de loi inclut des restrictions significatives pour les joueurs thaïlandais, notamment un droit d’entrée élevé (5000 bahts l’entrée) et des exigences financières strictes (50 millions de bahts en banque). Ces mesures visent à limiter l’accès des citoyens locaux aux casinos, bien que des amendements futurs puissent assouplir ces conditions. Le vice-ministre des Finances a indiqué que l’exigence de patrimoine pourrait être supprimée pour éviter d’exclure une grande partie de la population.
Par ailleurs, les opérateurs doivent avoir au moins 10 milliards de bahts de capital social et payer 5 milliards de bahts de frais de licence pour la première année, 1 milliard de bahts pour les renouvellements annuels. Ils devront en outre s’acquitter d’une taxe sur les « revenus bruts des jeux »
La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a souligné que les détails de la loi ne sont pas encore définitifs et que le Parlement aura le dernier mot. Le projet de loi sera soumis à la Chambre des représentants, puis au Sénat pour approbation. Une fois adopté, il devra également recevoir l’approbation royale.
Le projet de loi impose également des restrictions sur la taille des zones de casino, qui ne pourront occuper que 10 % de l’espace total d’un complexe de divertissement. Cette mesure vise à limiter l’impact des jeux d’argent et à promouvoir d’autres formes de divertissement au sein des complexes. Les jeux d’argent sont généralement interdits en Thaïlande, à l’exception de certaines activités contrôlées par l’État, mais les gouvernements successifs ont fait pression pour autoriser les casinos afin d’attirer plus de visiteurs étrangers et de générer des revenus pour l’État.
Le porte-parole du gouvernement a précisé que le projet de loi prévoit des audiences publiques dans les lieux proposés pour les complexes de divertissement et des compensations pour tout impact négatif. Les exploitants de ces complexes seront soumis à des régulations strictes, notamment l’interdiction de relier les jeux de hasard à des systèmes informatiques ou de diffuser des jeux en ligne. Les activités des casinos seront également soumises à la loi anti-blanchiment d’argent.
Le gouvernement thaïlandais espère que cette initiative stimulera l’économie, l’investissement et le tourisme. Un rapport de Citi estime qu’environ la moitié des adultes en Thaïlande pourraient être des joueurs de casino, offrant une base solide pour que le pays devienne une destination majeure de jeu. Le gouvernement vise à attirer 100 milliards de bahts en nouveaux investissements et à augmenter les arrivées étrangères de 5 à 10 % par an, générant des revenus substantiels pour l’État, sans parler de la création de 15 000 emplois. Chaque complexe de divertissement générera 238 milliards de bahts, selon la Première ministre.
Des groupes de citoyens conservateurs organisent des manifestations sporadiques, arguant que les casinos auraient des conséquences sociales négatives, comme le blanchiment d’argent et l’addiction sans améliorer la vie de la population. Les sondages d’opinion montrent que les Thaïlandais sont extrêmement réticents quant à ces projets.