
Le dernier prisonnier exécuté en Thailande.
Le cabinet thaïlandais a récemment rejeté une proposition de la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) visant à abroger la peine de mort en Thaïlande.
Supatra Nakhapiew, membre de la NHRC, a déclaré que la commission avait proposé au cabinet que les nouvelles lois ne doivent pas inclure la peine de mort et que les lois qui précisent uniquement la peine de mort pour des délits spécifiques doivent être modifiées. La commission a suggéré que le gouvernement lance une campagne pour informer la population des raisons pour lesquelles la peine de mort devrait être abrogée. En effet, les Thaïlandais sont favorables à la peine de mort, tout comme les Français en 1981.
Elle a expliqué que de telles propositions sont conformes au rôle et aux devoirs de sa commission.
Ratthawit Ariyapatchphol, porte-parole du bureau judiciaire, a déclaré que le tribunal ne s’opposait pas à la proposition de la NHRC, mais préférerait que toutes les parties concernées étudient la question de manière approfondie et prennent en compte les impacts de la révocation de la peine de mort sur les délinquants et les victimes. Il sous-entend que la peine de mort a un effet dissuasif sur les malfrats. Toutes les études prouvent que c’est faux.
Ratthawit a déclaré que la question peut être considérée de deux manières.
La première est que des crimes, tels que le meurtre avec préméditation, le meurtre en série et le viol suivi d’un meurtre, sont considérés comme des infractions graves qui affectent profondément les familles des victimes et la société dans son ensemble.
La seconde est que les auteurs de ces actes ont droit à la vie, un droit fondamental de l’être humain.
À ce stade, le gouvernement considère que les crimes abominables méritent la peine de mort.
En août de cette année, 393 condamnés à mort étaient dans le couloir de la mort en Thaïlande. Ils ont demandé une grâce royale ou une commutation. La dernière exécution a eu lieu en 2018 et le condamné, reconnu coupable de vol et de meurtre, a été exécuté par injection létale.
La Thaïlande prend bien soin d’exécuter au moins une fois tous les 10 ans. En effet, un pays qui ne tue pas pendant 10 ans est considéré comme « abolitionniste en pratique ». C’est donc en 2027 ou 2028 que les locataires des couloirs de la mort devront s’inquiéter.
112 États ont aboli la peine de mort en toutes circonstances. 9 États ne conservent la peine de mort que pour des crimes commis en temps de guerre et des crimes contre l’humanité, 23 États sont considérés comme abolitionnistes en pratique et 55 États appliquent la peine de mort.
Le putschiste Prayut Chan-o-cha avouait qu’il ne croyait pas en l’efficacité de la peine de mort. On ne sait pas si les Shinawatra y croient ou s’ils veulent simplement plaire aux citoyens.