Le commandant de la police de Chon Buri et sept de ses subordonnés ont été mutés dans un placard avec effet immédiat aujourd’hui (samedi), dans l’attente d’une enquête factuelle sur une allégation d’extorsion portée contre eux.
Le numéro un de la police nationale, Pol Gen Damrongsak Kittipraphat, a nommé son numéro deux, le célèbre Pol Gen Surachate Hakparn, pour diriger l’enquête.
Pol Gen Kampol Leelapraphaporn, commandant de la police provinciale de Chon Buri, fait partie des dix personnes, dont sept autres policiers et deux civils, accusées par six personnes de leur avoir extorqué environ 140 millions.
Les plaignants étaient accusés d’exploiter un site de jeu en ligne et étaient recherchés par la police de Chonburi. Ils ont déposé une plainte auprès de la police de Khu Khot dans la province de Pathum Thani hier (vendredi).
Le porte-parole de la police, Pol Maj-Gen Archayon Kraithong, a déclaré aujourd’hui qu’aucun des huit officiers n’avait encore été inculpé et qu’ils n’étaient pas en état d’arrestation, en attendant le résultat de l’enquête.
Il arrive souvent que la police étouffe les enquêtes concernant des gradés qui retrouvent rapidement leur poste après que les médias ont oublié l’affaire. Dans le cas présent ce sera plus difficile car Surachet est en charge et le principal accusé est un policier de tout premier rang.
Les plaignants n’ont été identifiés que comme « Taninwat », « Setthawut », « Apirak », « Chakkrit », « Pattana » et « Kiattisak ».
En raison de la notoriété des policiers impliqués, la police de Khu Khot a signalé l’affaire à la police royale thaïlandaise pour savoir comment agir.
Dans la plainte, les victimes allèguent que, le 23 mai, la police a arrêté Taninwat dans un lotissement du district de Khlong Sam Wa à Bangkok et l’a emmené au poste de police de Kan Na Yao pour un interrogatoire.
Des équipes de police distinctes ont également fait une descente dans deux maisons du district de Bang Yai à Nonthaburi, mais n’ont pas pu trouver leurs cibles, Setthawut et Apirak. Un message Line a été envoyé à Setthawut, qui était alors à Singapour, pour contacter un «M. Ton » à son retour en Thaïlande et Setthawut s’est vu montrer un mandat d’arrêt.
Taninwat a ensuite été escorté par la police à Chon Buri, pour rencontrer Pol Maj-Gen Kampol, qui aurait dit à Taninwat que les accusations portées contre lui pourraient être réglées, en fonction du montant d’argent qu’il pourrait offrir.
Taninwat a ensuite été placé dans une salle d’interrogatoire avec d’autres policiers. Puis un civil est entré dans la pièce, identifié uniquement comme « Phisit », soi-disant pour discuter de la somme d’argent nécessaire pour régler l’affaire. Phisit aurait exigé 120 millions de bahts, mais le montant a finalement été réduit à 65 millions.
Vers 23 heures le même soir, Taninwat a été emmené du siège de la police provinciale jusqu’au poste de police de Bang Lamung, en compagnie de Phisit qui a été rejoint par le deuxième civil, identifié uniquement comme « Veera ».
Les deux civils auraient ordonné à Taninwat de contacter ses associés pour trouver les 65 millions de bahts et régler l’affaire. Environ 65 millions de bahts ont été versés, mais l’un des civils a demandé 20 millions supplémentaires à Setthawut, après son retour de Singapour.
Au total, 65 millions de bahts ont été payés en deux tranches, l’une dans un lotissement à Khu Khot à Pathum Thani et l’autre dans un temple du district de Mae Sruey à Chiang Rai le 24 mai. Taninwat a été libéré sous caution cette nuit-là et il a été ramené chez lui par l’un des deux civils.
Les 20 millions de bahts restants ont été versés à Phisit par Setthawut dans un hôtel de Pattaya le 26 mai.
30 millions de bahts supplémentaires ont été payés à Veera, l’autre civil du gang, dans un magasin du district de Bang Lamung à Chon Buri par une autre victime d’extorsion, Chakkrit, le 27 mai.
En tout les suspects / victimes auraient versé 140 millions dans 6 mieux différents entre le 23 et le 27 mai : Bangkok, le poste de police de Banglamung, le poste de police de Saensuk à Chonburi, un parking dans un lotissement à Lamlukka à Pathum Thani et près d’un temple à Mae Saruai à Chiang Rai.
Les victimes veulent que des poursuites judiciaires soient intentées contre le commandant de la police provinciale de Chonburi et d’autres personnes impliquées dans les extorsions et les menaces présumées. On devine que ce sont les menaces qui ont incité les victimes (malgré tout délinquants) à porter plainte.
Les possibles ripoux n’ont pas encore publié de déclaration officielle et ont été placés en garde à vue à la suite des accusations.
Pour mémoire, les policiers, en particulier ceux de haut rang n’ont d’autre choix que d’extorquer de l’argent aux citoyens afin de rembourser leur investissement. Pour devenir chef de la police provinciale ou d’une grande ville, il faut payer une somme astronomique à des personnes que l’on ne peut nommer ici. Un député de Move Forward avait osé le faire en plein hémicycle.
Si les galons devenaient gratuits et attribués au mérite, la corruption infernale de la police pourrait cesser.
Il est très rare de voir des personnages aussi importants que Kampol avoir de tels ennuis. C’est un nouveau coup très dur porté à l’image de la police méprisée par tous les Thaïlandais.
Kampol a mené cette descente de police récente à Pattaya : Un casino clandestin indien démantelé à Pattaya. 100 personnes arrêtées et 500 millions de roupies saisies
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