La police de la cybercriminalité a perquisitionné ce matin (lundi) la maison, dans un lotissement à Bangkok, du Pol Gen Surachate Hakparn, chef adjoint de la police nationale, dans le cadre de son enquête sur une opération de jeu en ligne.
Surachate, qui se trouvait dans la maison de lotissement, Vibhavadi Soi 60, a d’abord refusé de laisser entrer la police, jusqu’à l’arrivée du lieutenant-général Pol Worawat Watnakornbancha, du Bureau – cybercriminalité.
Une Toyota Alphard, une Land Rover grise et une Lexus blanche étaient garées devant la maison.
Le raid était dirigé par le général de division Jaroonkiat Pankeaw, de la Police Cyber Task Force (PCT). Des raids similaires ont également été menés ce matin sur une trentaine d’autres cibles dans les provinces de Phetchaburi, Samut Prakan, Khon Kaen, Udon Thani et Saraburi. Sept policiers, dont un général de police, « adjoints » de Surachate, ont été arrêtés pour interrogatoire.
Le lieutenant-général Worawat a déclaré plus tard aux médias présents sur les lieux qu’il avait demandé les autorisations préalables pour les perquisitions chez les suspects d’un réseau de jeux en ligne.
Il affirme qu’il ne savait pas avant le raid que la maison appartenait au Pol Gen Surachate (sic).
S’adressant ensuite aux médias, le chef adjoint de la police nationale, Surachate, en difficulté, a déclaré qu’il avait accompagné la police du PCT lors de la perquisition de son domicile, mais a affirmé que rien d’illégal n’avait été trouvé.
Il a également nié tout lien avec le réseau de jeu en ligne.
Concernant ses subordonnés détenus par la police, Surachate a déclaré qu’il faisait confiance à ses hommes avec qui il travaille depuis longtemps.
Les perquisitions d’aujourd’hui font partie de l’enquête sur des sites de jeu en ligne illégaux, gérés par « Pongsiri », alias « Boss Tal », président du club de football Lamphun Warriors, qui a été arrêté en juin 2023 pour implication dans les jeux d’argent en ligne et blanchiment d’argent. Selon la cyber-police, l’argent gagné par les jeux est blanchi dans le club de football.
Au moins 14 suspects, dont 5 policiers et 9 civils, ont été arrêtés lors de perquisitions menées ce matin dans 30 sites.
Trois officiers de haut rang ont été arrêtés :
– Pol Maj Gen Namkiat Theerarotjanaphong, commandant du centre de formation du bureau de la police métropolitaine
– Pol Col Pakpoom Pisamai (un proche collaborateur du Pol Gen Surachate)
– Pol Col Khemarin Pisamai.
Atchariya Ruangrattanapong, directeur du Help Crime Victims, a déclaré dans une interview qu’il était le lanceur d’alerte ayant fourni des preuves contre les réseaux de jeu, conduisant aux arrestations de policiers.
Il a confirmé que cette affaire est liée à Pongsiri « Boss Than » Thanratchawongsuek, l’ancien président du Lamphun Warriors FC, qui a été arrêté en juin. Atchariya a déclaré que Pongsiri utilisait les comptes bancaires appartenant à Minnie, une autre suspect qui dirigerait un site de jeu en ligne et serait proche du colonel Pol Pakpoom (proche de Surachate). Minnie est suspecte de blanchiment d’argent et de trafic de drogue.
Atchariya a également déclaré que certains des comptes étaient liés aux policiers arrêtés aujourd’hui. En outre, il a déclaré qu’environ 20 autres arrestations seraient effectuées, dont un journaliste, un avocat et des fonctionnaires.
Le chef adjoint de la police nationale, Pol Gen Surachate, a expliqué qu’il ne connaissait pas Minnie. Il a déclaré que la vidéo, qui le montrait en train de chanter avec la suspecte avait été enregistrée lors d’une fête organisée par l’un de ses subordonnés, où de nombreuses personnes allaient et venaient.
Concernant la photo qui représentait l’un de ses subordonnés, le Pol Col Pakpoom Pisamai, assis à côté de Minnie, le Pol Gen Surachate a affirmé que Pakpoom aurait besoin de clarifier la situation. Il a en outre insisté sur le fait qu’il n’avait aucun lien avec un réseau de jeu en ligne ni avec la corruption présumée.
D’abord KO debout, le Grand Flic, numéro deux de la police nationale, le général Surachate Hakparn, a ensuite déclaré que la descente de police chez lui ce matin était une tentative délibérée de le discréditer.
Il a souligné plusieurs irrégularités dans le mandat de perquisition : son nom n’était mentionné nulle part, le mandat ne mentionnait que les adresses, le juge qui a délivré le mandat n’a pas été informé que cette maison appartenait à Surachate. Il n’y a aucune preuve le reliant à toute activité criminelle.
Ces éléments suggèrent que les policiers qui ont demandé le mandat ont induit le juge en erreur, car tout policier connaît sa résidence, a-t-il déclaré. Le policier qui est arrivé ce matin chez Surachate, aurait donc menti à tout le monde .
Le général Surachate Hakparn a déclaré qu’il enquêtait activement sur de nombreuses affaires comme celle de Kamnan Nok et l’affaire de corruption de 140 millions de bahts, qui impliquait plusieurs policiers de haut rang. Nombre de policiers de très haut rang ont tout intérêt à le faire taire en le discréditant.
Il a également déclaré qu’il ignore l’identité des agents chargés de demander le mandat de perquisition et qu’il a l’intention de porter plainte contre eux.
Il a refusé de dire si ces tentatives visant à le discréditer pourraient être liées à la sélection prochaine du nouveau chef de la police nationale, après-demain 27.
A 15 heures, il appert que six des subordonnés du Pol Gen Surachate ont été appréhendés pour leur implication présumée dans le réseau de jeux en ligne. Des mandats d’arrêt ont également été émis contre deux autres de ses subordonnés. Ce qui porte à huit de nombre possible de ripoux proches de Surachate.
Pour la police qui se trouvait déjà à l’agonie c’est une journée très noire. Soit les ripoux en chef veulent montrer qu’ils sont plus forts que Surachate, soit le dernier espoir des Thaïlandais concernant les forces de l’ordre est lui-même entaché.
En 2019, Surachate avait déjà été placardisé pour avoir évoqué des soupçons contre le chef de la police de l’époque. Après le départ en retraite d’icelui et le retour en grâce de Surachate, c’est ce chef de la police corrompu qui est maintenant poursuivi.
