La Commission électorale (CE) déclare qu’elle est en train d’enquêter sur les possibles fraudes massives qui ont entaché les élections sénatoriales mercredi. Le dernier tour de scrutin pour élire 200 nouveaux sénateurs s’est terminé dans la nuit de mercredi et les résultats officiels seront annoncés mardi prochain.
2 989 candidats élus lors des précédentes étapes au niveau local ont participé au scrutin final, mené selon le même système alambiqué de vote intra et intergroupes, à Muang Thong Thani, Nonthaburi.
Outre les 200 sénateurs élus, 100 autres candidats ont été choisis comme suppléants en cas de disqualification ou autre. Les 200 sénateurs correspondent à 10 élus pour chacun des 20 groupes professionnels.
Depuis le début du processus le 9 juin, la CE s’est employée à répondre aux informations faisant état de tentatives de manipulation des résultats. Des faits étranges auraient été observées dans plusieurs provinces, notamment Bangkok, Nonthaburi, Samut Prakan et Pathum Thani.
Certains candidats auraient participé à des banquets organisés pour eux dans ces provinces avant le vote final, et ils seraient soupçonnés de se livrer à une forme de collusion, selon les médias. La CE a déclaré qu’elle était au courant et qu’elle surveillait de près depuis le premier tour au niveau des districts.
La candidate Hathairat Phaholtap, de The Isaan Record, Khon Kaen, a déclaré qu’elle avait été approchée par quelqu’un qui lui avait proposé 500 000 bahts pour voter d’une certaine manière. Mme Hathairat, qui a été éliminée au 1er tour mercredi, n’a pas enregistré la conversation et n’a donc pas de preuve tangible.
Thanuphong Sakthanawat, alias Na Kluay Choen Yim, comédien populaire qui a aussi perdu mercredi, a déclaré qu’il avait été approché et qu’on lui a proposé un pot de vin en échange de son vote. Il considère que les candidats gagnant avec un nombre de voix bien plus élevé que les autres candidats gagnants ne seront pas des candidats indépendants comme cela devrait être la règle.
Le secrétaire général de la Commission électorale, Sawaeng Boonmee a concédé que CERTAINS CANDIDATS ont assisté à ces réunions secrètes dans des hôtels où des pots-de-vin en espèces ont été proposés et négociés. Sawaeng n’a pas cité de noms ni indiqué l’ampleur de la fraude, mais il a confirmé que des poursuites judiciaires seraient certainement engagées.
Une vingtaine d’hôtels ont été utilisés pour des banquets et des discussions financières de manière clandestine et discrète, a déclaré Sawaeng. Il appert que le vote se négociait entre 300 000 et un million de bahts en espèces.
Sawaeng affirme que s’il y a des preuves, la commission s’adresserait immédiatement à la Cour suprême et les candidats accusés seraient probablement suspendus en attendant les verdicts du tribunal. Le régime accuse les progressistes d’avoir fraudé. Les progressistes accusent le régime d’avoir fraudé. La fraude était prévisible en raison du système alambiqué prévu par la constitution issue de la « junte Prayut ».
Le scrutin s’est terminé jeudi 27 à 3h30 du matin et Les candidats proches du régimes en seraient les grands gagnants.
Jeudi après-midi, on en apprenait plus pour illustrer la théorie du Grand N’importe Quoi soutenue par les médias thaïlandais.
Alors que de nombreux journalistes de renom ont été éliminés prématurément du groupe dédié, deux des dix élus de cette catégorie manquent de réelle expérience : – Khodiya Songngam, un tailleur ayant une expérience dans les relations publiques communautaires de district à Chaiyo, Ang Thong. – Aree Banjongthurakarn, une infirmière, compétente aussi comme maître de cérémonie lors de mariages et qui donne des conférences sur l’allaitement maternel.
Par ailleurs, les trois premiers élus du Groupe de l’administration publique sont affiliés au parti Bhumjaithai : le général Kriangkrai Sirak (74 points), Verasak Vichitsangsri (71 points) et Mongkol Surasajja (67 points), tandis que l’ancien Premier ministre Somchai Wongsawat (beau-frère de Thaksin) n’a reçu que 10 points. Pour mémoire, il était interdit aux sénateurs d’être liés à un parti politique. On en déduit que le Bumjaithai (maintenant proche du régime) avait mieux étudié les failles du règlement que Pheu Thai.
Autre source d’étonnement, les provinces comptant le plus grand nombre de candidats lors du dernier tour de scrutin étaient Buriram, Ayutthaya, Satun, Ang Thong et Loei. Étonnamment, Bangkok et Khorat, les deux plus grandes provinces, ne figurent pas parmi les dix premières représentées.
