
Le ministre thaïlandais de la Défense, le général Nattapol Nakphanit, a pressé mercredi le General Border Committee (GBC) de finaliser au plus vite le plan visant à déplacer les ressortissants cambodgiens installés à Ban Nong Chan, une zone que Bangkok considère comme empiétant sur son territoire. Dans cette optique, « déplacer » signifie « expulser vers le Cambodge » les populations qui vivent dans la zone contestée. L’objectif : boucler le dossier avant la dissolution du Parlement prévue le 31 janvier 2026.
Selon Nattapol, trois chantiers prioritaires avancent simultanément le long de la frontière :
- les opérations de déminage,
- l’installation de bornes frontalières temporaires à Ban Nong Ya Kaeo et Ban Nong Chan, dans le district de Khok Sung (Sa Kaeo),
- et la construction d’une clôture frontalière dans les provinces de Chanthaburi et Trat.
Le ministre assure que la Thaïlande « ne tolérera aucune atteinte à sa souveraineté » et que les travaux progressent « sans conflit ». Le déminage est désormais terminé à Ban Nong Ya Kaeo, tandis que quelques opérations restent à mener à Ban Nong Chan. Une fois ces étapes achevées, les bornes temporaires seront installées, avec une finalisation attendue avant le Nouvel An.
Les images des nouvelles délimitations seront ensuite soumises au Joint Border Committee (JBC), avant d’être examinées par le GBC. C’est lors de cette réunion, prévue début 2026, que sera discuté le sort des Cambodgiens vivant du côté thaïlandais de la frontière.
Interrogé sur la dissolution imminente du Parlement, Nattapol a assuré que le gouvernement, même en période intérimaire, resterait pleinement opérationnel sur les questions de sécurité nationale. « Le public n’a aucune raison de s’inquiéter », a-t-il insisté.
Le ministre a également évoqué la nécessité pour l’armée thaïlandaise de rester prête « à toutes les situations », tout en soulignant que la politique de sécurité du pays vise avant tout à maintenir la paix. Il affirme qu’aucun signe d’escalade n’a été détecté, malgré des « actions provocatrices » attribuées à des forces cambodgiennes dans la zone frontalière.
Concernant la visite du Premier ministre dans la province de Surin, Nattapol a précisé qu’il s’agissait d’une mission d’évaluation de la préparation des autorités locales, et non d’un mouvement militaire.
Enfin, il a salué la participation du ministre des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, à la réunion du Traité d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, estimant que des avancées pourraient émerger après la soumission du dossier en août.
Le gouvernement assure rester vigilant, déterminé à défendre ses intérêts tout en cherchant une résolution pacifique aux tensions frontalières.



