
Vitai Ratanakorn prend ses fonctions à la tête de la Banque de Thaïlande, soulignant la stabilité macroéconomique, la coopération interinstitutionnelle et l’indépendance face aux pressions politiques.
Le 1er octobre 2025, Vitai Ratanakorn a officiellement pris ses fonctions en tant que 25e gouverneur de la Banque de Thaïlande (BOT). Lors de sa première déclaration, il a affirmé que la mission centrale de la BOT reste la stabilité macroéconomique, tout en insistant sur la nécessité de préserver l’indépendance de l’institution face aux influences politiques.
Vitai a reconnu que l’économie thaïlandaise est confrontée à des défis multiples : des perturbations à court terme, des faiblesses structurelles à long terme, et des tensions géopolitiques. Il a souligné que la BOT ne peut agir seule et qu’une coopération étroite avec le ministère des Finances et les autres agences est essentielle pour soutenir une croissance équilibrée et durable.
Son arrivée intervient dans un contexte économique contrasté. En août 2025 :
- Les exportations ont progressé pour le 14e mois consécutif, atteignant 27,74 milliards USD, soit une hausse de 5,8 % sur un an, malgré les effets des « taxes Trump« . Les produits technologiques, les fruits de mer et la volaille ont tiré la croissance, avec des hausses vers l’Inde (+14,3 %), les États-Unis (+12,8 %) et la Chine (+5,9 %).
- Le tourisme intérieur a augmenté de 6,4 %, tandis que les arrivées internationales ont chuté de 12,8 %, à 2,58 millions de visiteurs.
- La consommation privée a ralenti, avec une baisse des immatriculations de véhicules et une chute de 10,8 % des revenus agricoles. L’indice de confiance des consommateurs est passé à 50,1, contre 51,7 en juillet.
- L’inflation est restée modérée, avec un taux global de –0,79 %, soit une baisse des prix, et une inflation sous-jacente de 0,81 %. La dette publique s’établit à 64,5 % du PIB, conforme aux objectifs de discipline budgétaire.
- Les marchés financiers montrent des signes de reprise : les investisseurs locaux ont acheté pour 116,6 milliards de bahts depuis janvier, tandis que les investisseurs étrangers ont réduit leurs ventes nettes d’actions et repris les achats d’obligations, témoignant d’une certaine confiance dans la stabilité fiscale du pays.
Vitai Ratanakorn, ancien président de la Government Savings Bank, est reconnu pour ses efforts en faveur de l’inclusion financière et de la réduction de la dette des ménages. Son mandat débute alors que la Thaïlande cherche à renforcer sa résilience face aux incertitudes mondiales et à relancer sa croissance économique.
Ainsi, la Banque de Thaïlande devrait poursuivre son cycle d’assouplissement monétaire. Le taux directeur pourrait être abaissé de 50 points de base en deux étapes, pour atteindre 1,00 % d’ici fin 2026. La croissance est estimée à 2,3 % en 2025 et 1,7 % en 2026, mais l’instabilité politique pèse sur les perspectives.
Le baht s’est renforcé de 7 %, atteignant 32,20 pour un dollar, ce qui suscite des inquiétudes sur la compétitivité des exportations, surtout après l’imposition de tarifs américains.
Toutefois, l’assouplissement monétaire ne suffira pas à freiner l’appréciation du baht si la confiance envers le dollar diminue. Des baisses de taux aux États-Unis, perçues comme influencées par le président Trump, pourraient affaiblir la crédibilité de la Fed. Le baht devrait évoluer entre 32,00 et 33,50 d’ici fin 2025.