
Le chef de l’opposition, Natthaphong Ruengpanyawut, a averti que, si le gouvernement continuait à refuser de dissoudre la Chambre, le Parti populaire userait de tous les mécanismes parlementaires pour provoquer des élections anticipées. Il estime que seule une nouvelle consultation électorale pourrait restaurer la légitimité politique et redonner confiance au peuple, notamment après la suspension de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra par la Cour constitutionnelle. Il critique la formation d’un nouveau cabinet dictée, selon lui, par des négociations politiques opaques plutôt que par la compétence.
Natthaphong s’est également opposé aux manœuvres judiciaires ambiguës visant à évincer des responsables par des accusations éthiques floues, affirmant que ces pratiques détournent la démocratie. Il appelle à démanteler les structures antidémocratiques issues du coup d’État précédent et à réformer la Constitution pour garantir une meilleure transparence et une gouvernance plus responsable. Pour lui, l’impasse actuelle est entretenue par des groupes cherchant à justifier un recours au pouvoir par des moyens non démocratiques, ce qui signifie coups d’État militaire ou judiciaire.
La vice-présidente du parti, Sirikanya Tansakun, a pour sa part dénoncé un remaniement ministériel motivé uniquement par la préservation de l’équilibre au sein de la coalition au détriment de l’intérêt général. Elle critique notamment l’absence d’un ministre de la Défense titulaire, laissant planer le doute sur d’éventuelles tractations impliquant l’ancien chef des forces armées. Elle considère que cette vacance fragilise la stabilité politique du pays.
Sur le plan économique, Sirikanya déplore les nominations au ministère du Commerce, jugées peu pertinentes face aux défis actuels, notamment les négociations internationales et la régulation des prix agricoles.
Par ailleurs, le Parti populaire a rappelé à ses membres de ne pas « outrepasser la ligne du parti » en montrant un quelconque soutien à un coup d’État pour résoudre la crise politique.
Enfin, dans ce contexte d’instabilité, Anutin Charnvirakul, chef du parti Bhumjaithai, apparaît comme un candidat sérieux au poste de Premier ministre, notamment auprès des milieux conservateurs.
La coalition au pouvoir ne tient plus qu’à un fil après plusieurs défections avec une majorité estimée à moins de 10 sièges. On peut prévoir la fin du gouvernement Pheu Thai dans les semaines ou les mois à venir, mettant ainsi un terme au règne des Shinawatra. La sortie de crise pourrait se faire par des élections anticipées, mais gageons que des manœuvres d’appareil permettront au Bumjaithai, qui tient déjà le Sénat, et aux partis pro-armée de remporter la mise. Ces trois partis ensemble ont rassemblé 16 % des voix en 2023 contre 29 % pour le Pheu Thai et 38 % pour les progressistes (maintenant Parti populaire).