
La constitution
Le vice-Premier ministre Phumtham Wechayachai a évité les questions sur l’intention du parti Pheu Thai d’amender la constitution concernant les normes éthiques pour les responsables politiques, suite à l’opposition de certains partenaires de la coalition.
Le projet d’amendement a suscité des critiques, et il semble que le parti Pheu Thai recule sur cette initiative. Des partenaires de la coalition, comme le Bhumjaithai d’Anutin Charnvirakul, ont exprimé leur opposition, estimant que la proposition n’était pas nécessaire. Le flou actuel de la constitution leur convient très bien.
Le militant Jatuporn Prompan a affirmé que Pheu Thai était sous pression pour abandonner cette idée. Il explique que le parti cherche simplement à protéger sa dirigeante, Paetongtarn Shinawatra, qui fait face à plusieurs plaintes dont certaines franchement ridicules mais qui pourraient être utilisées par le régime pour la faire tomber.
Le Bumjaithai et autres partis de la coalition pro-armée ne veulent pas clarifier la constitution quant à la définition de « l’éthique » ni limiter le pouvoir des institutions nommées car cet état de fait permet au régime de continuer de contrôler le royaume.
L’ancien commissaire électoral Somchai Srisutthiyakorn rappelle que les modifications demandées nécessitaient plus de la moitié des voix des législateurs, y compris un tiers des sénateurs, ce qui s’est avéré difficile en raison de la mainmise du Bumjaithai (et donc du régime) sur le Sénat après des élections truquées. D’ailleurs, la majorité du Sénat pourrait bloquer le projet de loi référendaire pour retarder la réécriture de la charte rédigée par la junte, a déclaré la sénatrice Nanthana Nanthawaropas afin de maintenir la mainmise du régime.
Les membres du Pheu Thai se souviennent que les deux derniers coups d’état qui ont renversé deux autres gouvernements Shinawatra étaient en partie motivés par des projets d’amendements à la constitution.
De son côté, le Parti populaire, principal parti d’opposition, a décidé de suspendre temporairement son projet de loi visant à limiter le pouvoir des institutions indépendantes concernant l’éthique.
Le parti préfère se concentrer sur sept autres réformes, notamment :
Lutter contre les coups d’état et effacer les scories laissées par celui de 2014.
Faciliter la création de partis politiques et garantir leur pérennité.
Renforcer la lutte contre la corruption en contrôlant la Commission nationale anti-corruption (NACC).
Garantir 15 ans d’éducation gratuite (12 actuellement et de mauvaise qualité).
Abolir la conscription militaire obligatoire en temps de paix.
Renforcer les pouvoirs des commissions parlementaires.
Faciliter les amendements constitutionnels et redéfinir les conditions de référendum.