Le Premier ministre Srettha Thavisin a exprimé mercredi son inquiétude quant à l’impact de la pollution aux PM2,5 sur l’industrie touristique de Chiang Mai pendant la haute saison et s’est engagé à tenir des négociations avec les pays voisins pour lutter contre la pollution par les fumées dues à l’écobuage.
Pour être précis, la haute saison touristique s’étend de novembre à février et la saison de l’écobuage (les paysans mettent le feu à leurs champs) de janvier à avril.
Lors de sa deuxième journée de visite dans la province du nord, le Premier ministre a rencontré des représentants de diverses agences et a établi des lignes directrices pour intensifier leurs efforts et lutter contre les feux de brousse saisonniers, les poussières ultrafines et autres polluants atmosphériques nocifs dans la région.
« Je vois qu’ils prennent le problème de la pollution de l’air au sérieux et veulent le réduire. J’utilise le mot ‘réduire’ parce qu’il est extrêmement difficile d’éliminer le problème. Soyons réalistes », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a souligné la nécessité de réduire les sources de PM2,5 qui affectent depuis longtemps la santé de la population, affirmant que les gaz d’échappement, l’agriculture sur brûlis et la gestion des déchets doivent être abordés.
Une utilisation plus large des énergies renouvelables et une transition vers les véhicules électriques pourraient réduire considérablement la pollution atmosphérique. Dans le même temps, l’écobuage et les problèmes liés à la gestion des déchets agricoles pourraient être résolus par des stratégies économiques, a-t-il déclaré.
M. Srettha a déclaré que si les prix des produits agricoles étaient plus élevés, les paysans seraient plus disposés à payer les dépenses associées à la gestion des déchets. Actuellement, ils les brûlent car c’est gratuit.
M. Srettha a déclaré que la brume et les incendies de forêt ravagent la région du nord depuis des années et affectent l’industrie touristique de la région.
Le gouvernement tiendra des discussions avec le Laos et le Myanmar pour solliciter leur coopération [car les paysans de ces pays brûlent aussi leurs déchets qui se retrouvent au dessus de Chiang Mai, cuvette naturelle]. La Thaïlande pourrait également proposer de les aider à gérer les déchets agricoles pour des bénéfices mutuels, a-t-il déclaré.
Il a déclaré que la coopération des entreprises est également essentielle ainsi elles pourraient acheter plus de produits agricoles auprès des paysans qui respectent la réglementation.
Il a déclaré que le Clean Air Bill permettrait de poursuivre les responsables des sources de pollution atmosphérique en dehors des frontières nationales.
Selon la Kasikorn, les pertes économiques dues au problème des fumées sur le tourisme dans le Nord pendant les cinq jours du festival de Songkran cette année (13-17 avril) ont atteint 700 millions de bahts.
La-iad Bungsithong, directeur du Ratilanna Riverside Resort à Chiang Mai, a déclaré qu’en mars (basse saison) son hôtel était plein à 55 – 60 %. Cependant, cette année, la pollution s’est aggravée et les réservations ont chuté à 45 %.
Nanthaporn Komolsitthivej, de Thai Lion Air, a déclaré que la pollution par les poussières ultrafines avait clairement affecté la demande de voyages vers Chiang Mai et Chiang Rai cette année.
Selon elle, Chiang Mai figurait parmi les principales destinations du festival de Songkran, mais ce n’est plus le cas en raison de la fumée tenace.
Selon le ministère de la Santé publique, 2 648 243 personnes ont été touchées par les fumées entre 2020 et 2023.
Chiang Mai a enregistré le nombre le plus élevé avec 649 032, suivi de Chiang Rai (467 574) et Lampang (396 271).
Bannarot Buakhli, conseiller de Chiang Mai, a exhorté hier le gouvernement à inclure la réserve faunique d’Om Koi dans son plan de gestion des incendies de forêt.
