Le Premier ministre Srettha Thavisin a admis qu’il avait le cœur lourd quant aux perspectives économiques du pays pour l’année prochaine, qualifiant l’état actuel de l’économie de « crise ». S’il est si peiné, c’est qu’il ne sait plus comment faire pour sortir le royaume de cette grave situation.
Le Premier ministre a souligné que le gouvernement cherchait à donner la priorité à la reprise d’un accord de libre-échange (ALE) avec l’Union européenne plutôt qu’aux investissements dans des projets d’infrastructure visant à favoriser le bien-être économique du pays.
Il confirme ainsi que, pour lui, le salut viendra de pays étrangers plus riches et non du développement durable de la Thailande (infrastructures et éducation).
Dans une interview accordée mercredi au Dailynews Talk 2023, M. Srettha a exprimé ses sentiments sur l’économie qui, selon lui, est en proie à une crise : « Je pense que tout le monde en est bien conscient », a-t-il déclaré.
La croissance de la Thailande en 2023 ne devrait pas dépasser 2,5 %, selon la Banque Mondiale. Soit environ la moitié de ses concurrents régionaux. Et les perspectives pour 2024 sont terriblement décevantes : 3,2 %. Un chiffre qu’on ne pas qualifier de « reprise ».
Le Premier ministre a ajouté qu’il était particulièrement préoccupé par les bas salaires, « en plus d’une série d’autres problèmes ». Les employeurs résistent aux tentatives du gouvernement d’augmenter le salaire minimum.
Les conglomérats font partie du « régime » qui de fait dirige le pays.
M. Srettha a déclaré qu’il pensait que l’accent devrait être mis sur les investissements dans les énergies propres, parallèlement à la reprise des négociations d’ALE avec l’UE. Elles avaient été suspendues en 2014 en raison du coup d’État de Chan-o-cha. « L’ALE est un objectif que [le gouvernement] considère comme plus important que l’amélioration des infrastructures », a déclaré M. Srettha.
Il est également important, a-t-il ajouté, de promouvoir le commerce frontalier et d’augmenter la qualification et la formation de la main-d’œuvre pour attirer les investissements étrangers. Cependant, devant ce constat, il n’a pris aucune décision allant dans ce sens, laissant, au contraire, le ministère de l’éducation à un policier issu du parti Bumjaithai.
En ce qui concerne l’énergie, M. Srettha a déclaré que le gouvernement travaillait à réduire le tarif de l’électricité en 2024 à 4,20 bahts par kilowattheure (unité), un plan qui devrait apaiser le secteur industriel et les ménages. Cette décision intervient après que la Commission de régulation de l’énergie a approuvé le 30 novembre une augmentation du tarif de l’électricité, applicable entre janvier et avril 2024, de 17,3 % à 4,68 thb / unité, contre 3,99 thb actuellement.
C’est le genre d’augmentation qui rendrait le gouvernement impopulaire pour longtemps.
Le Premier ministre a néanmoins déclaré que le pays devrait adopter des méthodes plus durables pour gérer la consommation d’énergie à long terme, comme l’adoption des énergies renouvelables.
« Le gouvernement encourage les particuliers à installer des panneaux solaires chez eux. Non seulement cela produit de l’énergie renouvelable, mais le surplus d’électricité peut également être vendu », a-t-il déclaré.
Il ne dit pas comme il va « encourager ».
Par ailleurs, 88 954 personnes surendettées à travers le pays se sont inscrites mercredi au programme d’allégement de la dette du gouvernement. Ces personnes ont une dette combinée totalisant 4,8 milliards de bahts. Le programme vise à aider ceux qui ont des dettes auprès de quelque 58 947 « prêteurs privés », généralement des usuriers.
