
Classement de Shanghai 2024. Pas une seule université thaïlandaise dans les 600 premières au monde.
« C’est comme si le gouvernement (de Srettha) ne réalisait pas la nécessité d’établir des priorités », a déclaré exaspéré le professeur Athapol Anunthavorasakul, de l’université Chulalongkorn.
Il a déclaré que Srettha a simplement poursuivi la politique de son prédécesseur putschiste ignorant le déclin de la qualité de l’éducation dans le pays qui dure depuis des décennies. Ce déclin est évident à la lecture des résultats aux tests internationaux PISA.
Athapol a déclaré que des améliorations ne se produiraient que si le gouvernement introduisait une réforme structurelle en révisant la loi sur l’éducation et le programme national. La première est en place depuis 1998 et le second depuis 2008. Il est courant de réviser les programmes tous les 5 ans, dit-il.
Le grand pédagogue Sompong Jitradub, a déclaré que Srettha avait utilisé des termes grandioses comme « réforme de l’éducation » dans sa déclaration politique, mais qu’il n’avait pas tenu promesse.
Athapol sait que le ministre de l’Éducation, le policier Permpoon Chidchob, issu du parti Bhumjaithai, a mis en œuvre le programme « Un Bon apprentissage avec bonheur » mais il ajoute « Cela aurait dû s’accompagner de mesures concrètes ». Or il ne s’est rien passé.
Permpoon se défend : « Je suis très satisfait », affirme-t-il à propos de son mandat jusqu’à présent. « Le personnel du ministère de l’Éducation est uni et avance sur tous les fronts. Toutes les agences liées à l’éducation se réunissent désormais tous les mercredis matin. »
Il a déclaré qu’il cherchait des fonds pour développer la plateforme d’apprentissage en ligne, qui met à la disposition des élèves partout dans le pays le contenu préparé par des institutions prestigieuses telles que l’école Suankularb Wittayalai. On comprend que s’il cherche des fonds, rien n’a été fait.
Athapol n’est pas impressionné par les prétendues réalisations du ministre, qualifiant ce dont il a été témoin au cours de l’année écoulée de « mauvaise blague ». Pire, la principale avancée (qui n’a rien de pédagogique) dont pouvait se targuer le ministre policier est l’obtention d’un budget de 600 millions de bahts pour embaucher des concierges dans les écoles. Athapol déclare « de nombreuses écoles exigent toujours que les enseignants gardiennent les locaux à tour de rôle »
Une page Facebook dédiée à la profession enseignante, comptant près de 100 000 abonnés, affirme que les charges qui pèsent sur les enseignants ne diminueront pas tant que le ministère de l’Éducation n’aura pas mis en œuvre les mesures promises. Autre échec : les toilettes propres promises sont toujours indignes d’un pays qui se prétend développé. On remarque que les promesse du ministre ne concernent jamais l’enseignement.
Athapol insiste sur le fait que la refonte de l’enseignement ne devrait pas se concentrer uniquement sur les lacunes passées ou présentes. « Il doit regarder vers l’avenir ». Athapol a exprimé sa consternation face aux rumeurs selon lesquelles le gouvernement aurait l’intention d’utiliser le projet de loi sur l’éducation nationale préparé en 2021, par l’administration pro-armée. C’est comme si Srettha avait laissé l’éducation à la faction proche de Prayut de son gouvernement sans jamais intervenir et comme s’il y avait eu un accord avec Bumjaithai.
Sompong a déclaré que le ministère de l’Éducation accordait trop peu d’attention aux enfants, ce qui av pour conséquence leurs résultats scolaires décevants dans les tests Onet et PISA. « En outre, plus d’un million d’enfants ont abandonné l’école », a déclaré Sompong. Il a ajouté que le gouvernement devrait faire davantage pour promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie et l’accès à l’éducation pour tous.
Sompong a cependant reconnu les progrès dans la lutte contre l’endettement et la charge de travail des enseignants, ainsi que dans la lutte contre l’abus de drogues et l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes. Encore des sujets qui n’ont rien à voir avec la pédagogie.
Si le Bumjaithai (ou un parti pro-armée) garde l’éducation dans le nouveau gouvernement, il n’y aura aucun espoir. Mais même avec un ministre Pheu Thai, le progrès n’est pas garanti. Seul un tandem « Premier ministre – Ministre de l’éducation ». Paetongtarn est jeune, dynamique et moderne mais elle entourée de vieux barbons.