
Le général Min Aung Hlaing, chef de la junte militaire du Myanmar, se rendra à Bangkok les 3 et 4 avril pour participer au 6e sommet de la BIMSTEC, organisé par la Thaïlande.
La Bay of Bengal Initiative for MultiSectoral Technical and Economic Cooperation (BIMSTEC) est une organisation internationale réunissant un ensemble de pays d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est . Les pays membres sont : Bangladesh, Inde, Birmanie, Sri Lanka, Thaïlande, Bhoutan et Népal .
Ce sera sa première visite à Bangkok depuis le coup d’État de 2021. Le sommet, présidé pour la première fois par la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, réunira les dirigeants des sept États membres.
Fondée en 1997, la BIMSTEC vise à renforcer la coopération économique entre les pays du golfe du Bengale, servant de pont entre l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Le sommet abordera des thèmes tels que la coopération maritime, le développement durable et la connectivité régionale. Des réunions bilatérales sont également prévues pour consolider les relations diplomatiques et économiques entre les membres.
En marge du sommet, la Thaïlande et le Bhoutan signeront un accord de libre-échange (ALE) pour renforcer leurs relations commerciales et leur coopération dans des domaines comme le tourisme, l’agriculture et les énergies renouvelables. En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 460 millions de bahts, avec une nette prédominance des exportations thaïlandaises.
Cette visite de Min Aung Hlaing reflète une continuité dans la politique thaïlandaise bienveillante envers la junte birmane, malgré les critiques de l’ASEAN.
Le ministère des Affaires étrangères thaïlandais insiste sur le fait que la présence du chef de la junte birmane au sommet du BIMSTEC à Bangkok n’a pas encore été confirmée. La Thaïlande, qui assure la présidence cette année, envoient des invitations à tous les dirigeants des pays membres, car c’est une formalité normale.
Selon Saksith Saiyasombut de CNA, si le putschiste birman est reçu à Bangkok, cela montrera une continuation de la politique thaïlandaise envers la junte birmane, emprunte de connivence. Les Shinawatra ne modifieraient donc en rien l’approche du putschiste thaïlandais Chan-o-cha et de l’armée thaïlandaise dans son ensemble. Cela va à l’encontre des efforts de l’ASEAN.