
Le riz gouvernemental stocké depuis 10 ans dans des conditions contestables (donc charançonné et plein de produit chimique) doit être utilisé pour prouver que Yingluck Shinawatra proche de l’actuel premier ministre S Thavisin et sœur du leader maximo, Thaksin, était elle-même une bonne première ministre.
Ce riz est devenu une vraie patate chaude.
Selon le vice-Premier ministre et ministre du Commerce, Phumtham Wechayachai, une partie du stock de 15 000 tonnes de riz serait utilisée pour nourrir le personnel militaire.
Sutin, le ministre de la défense a déclaré que les forces armées achètent souvent du riz, des fruits et d’autres produits agricoles aux ministères du Commerce et de l’Agriculture. Quant aux critiques sur la qualité de ce vieux riz, Sutin a déclaré qu’il sera testé scientifiquement pour voir s’il est comestible et répond aux normes.
« Phumtham a mangé le riz devant tout le monde, c’est une sorte de garantie. Cependant, pour renforcer notre confiance, il devrait y avoir un examen », a-t-il déclaré. Le ministre de la Défense a ajouté qu’il consulterait le personnel autorisé des forces armées pour tester la qualité du riz afin de garantir qu’il peut être consommé sans danger par les soldats.
Le riz, stocké dans deux entrepôts privés de la province de Surin, a été mis aux enchères par le ministère du Commerce.
« Le gouvernement a ciblé certains exportateurs », a déclaré une source à Than Settakij – The Nation. « Les acheteurs [potentiels] ont probablement discuté des prix avec le gouvernement. Je crois que l’entreprise a le potentiel d’aider le gouvernement. Le stock n’est que de 15 000 tonnes.
Ce stock est le dernier des 18 millions de tonnes de riz usiné stockées dans divers entrepôts dans le cadre du programme controversé de subvention des riziculteurs du gouvernement Yingluck renversée par le coup d’État militaire de 2014. La junte du général Prayut Chan-o -cha a vendu aux enchères la plupart des 18 millions de tonnes – dont plus de 80 % étaient alors qualifiées de « mauvaise qualité ».
Selon la source, les acheteurs de ce stock devraient l’exporter vers l’Afrique, où la demande de riz thaïlandais est forte. Cela pourrait faire monter les prix du riz de ce stock, jusqu’à 8 000 bahts par tonne de plus que ce que le gouvernement précédent avait obtenu lors de ses enchères, a indiqué la source.
« Le gouvernement précédent vendait du riz blanc à grains longs contenant 5 % de grains brisés à un prix moyen de 11 000 à 13 000 thb la tonne. Aujourd’hui, la valeur marchande de ce type de riz est de 21 000 thb la tonne. Ce stock de riz pourrait rapporter au moins 18 000 thb la tonne », a indiqué la source.
Le plus grand journaliste thaïlandais Pravit Rojanaphruk, considère que pour le gouvernement de Srettha Thavisin, qui s’engage à promouvoir les produits et le soft power thaïlandais à l’étranger, la semaine dernière a été un revers majeur, voire un désastre.
Il ajoute : « Vendredi, après que le gouvernement n’a pas réussi à convaincre les sceptiques que le riz est comestible, le ministre du Commerce, Phumtham Wechayachai, a tenté d’apaiser les inquiétudes des Thaïlandais en déclarant qu’il serait exporté vers l’Afrique.
Quelques jours plus tôt, le Premier ministre Srettha et Phumtham mangeaient du riz vieux de 10 ans dans le cadre d’un coup de pub destiné aux médias et sans attendre les résultats Département des Sciences pour vérifier si le riz est toujours sans danger pour la consommation humaine. Dans un monde sensé, les choses auraient dû commencer dans le laboratoire de science alimentaire assure Pravit.
Le sketch « riz », comme le sketch « Thaksin et les Birmans » se retourne contre le gouvernement.
Pravit ajoute qu’à fin de la semaine, le Parti Pheu Thai plaidait pour qu’on cesse de parler de ce riz alors que c’est le ministre Phumtham, très proche de Thaksin qui a invité tous les journalistes à la dégustation.
Outre le fiasco dans le pays, C’est la réputation du riz thaïlandais à l’étranger qui est en danger.
Si ce riz et ses charançons sont exportés en Afrique, il est impératif que le gouvernement thaïlandais ne laisse aucun doute sur le fait que le riz est toujours vraiment comestible et nutritif. Dans le cas contraire, il faut le transformer en aliment pour animaux, ou en biocarburant si possible. Dans le pire des cas, détruisez-les publiquement de manière respectueuse de l’environnement, demande Pravit
La réputation du riz thaïlandais est bien plus précieuse que ce que le gouvernement pourrait gagner en vendant ce riz. Pourtant M. Supachai Varopinyaporn, de Tanasan Rice Company, une entreprise d’exportation de riz, a déclaré que les consommateurs africains préfèrent le vieux riz . La question de Pravit est : que signifie vieux ? Trois, cinq ou dix ans ? Notre question est : est-ce que les Africains ont déjà goûté du bon riz récent ?
Le 10 mai, le Premier ministre Srettha a dû prendre conscience de la gravité de la situation et a déclaré qu’il attendrait les résultats scientifiques des tests et qu’il ne vendrait pas le riz s’il était dangereux.
Une autre question laissée sans réponse est de savoir comment le gouvernement alors dictatorial du général Prayut Chan-o-cha n’a pas réussi à vendre ce lot de riz pendant qu’il était au pouvoir. S’il l’avait exigé, l’armée aurait servi ce riz aux soldats quand il était encore bon. Étant donné que le gouvernement actuel n’a pas envie d’un conflit avec l’armée, qui reste toute puissante en Thaïlande, il préfère simplement se taire et manger le vieux riz conclut Pravit.
De son côté, Le Centre scientifique du riz de Thaïlande a demandé au gouvernement de revoir son projet de vendre du riz vieux de dix ans et de permettre aux chercheurs d’analyser le grain pour garantir la sécurité des consommateurs.
Le professeur Apichart Vanavichit, de l’Université Kasetsart, affirme que le riz doit avoir été stocké dans un endroit frais et sec, à l’abri du soleil et de l’humidité, or il se trouve à Surin… Il faut même le priver d’oxygène.
Il faut étudier tout changement de couleur, une odeur inhabituelle, des charançons ou des champignons. Le riz conservé longtemps perdra également sa valeur nutritionnelle, même s’il peut encore être consommé sans danger.
La troisième considération concerne les multiples fumigations auxquelles le riz a été exposé, qui peuvent présenter un risque de résidus chimiques, tels que le bromure de méthyle et le phosphure d’aluminium. Le vieux riz peut également contenir des toxines produites par des champignons, telles que l’aflatoxine et l’ochratoxine A, qui sont cancérigènes.
Les céréales conservées longtemps peuvent s’oxyder, entraînant la formation de résidus appelés oxyacides phosphorés et orthophosphate. Ces substances ne peuvent pas être éradiquées par la chaleur ou la circulation de l’air.
Lorsque le phosphure d’aluminium (AIP) entre en contact avec l’eau, il produit de l’hydrogène phosphine (PH3), qui peut être absorbée par l’estomac, entraînant des nausées, des difficultés respiratoires et, dans les cas extrêmes, la mort.
Yingluck pourrait revenir en Thailande sans que des soldats ou des Africains risquent leur santé.