
Un nouveau barème national des salaires minimums est entré en vigueur en Thaïlande le 1er juillet 2025, à la suite de sa publication dans la Gazette royale. Issu d’une résolution du comité tripartite sur les salaires datée du 17 juin, ce barème fixe de nouveaux salaires journaliers obligatoires pour les travailleurs dans l’ensemble du pays. Le tarif le plus élevé, fixé à 400 bahts par jour, s’applique aux secteurs de l’hôtellerie et du divertissement (types 2 à 4) à l’échelle nationale, ainsi qu’à toutes les entreprises situées dans les provinces de Bangkok, Chachoengsao, Chonburi, Phuket, Rayong et dans le district de Ko Samui (Surat Thani).
La grille salariale introduit une hiérarchie complexe de taux variant selon les zones géographiques. Ainsi, des villes comme Mueang Chiang Mai ou Hat Yai ont droit à un salaire minimum de 380 bahts, tandis que d’autres régions comme Nakhon Pathom ou Samut Prakan appliquent un taux de 372 bahts. Les provinces centrales et du Nord-Est, telles que Nakhon Ratchasima, Khon Kaen ou Lopburi, oscillent entre 359 et 356 bahts. Des provinces moins développées appliquent des seuils plus bas : 352 bahts dans 14 provinces telles que Buriram, Chiang Rai ou Mukdahan ; 347 bahts dans 16 provinces, dont Mae Hong Son, Si Sa Ket et Udon Thani. Le niveau le plus bas, fixé à 337 bahts, concerne Narathiwat, Pattani et Yala, situées dans l’extrême sud du pays. On ne sait pas si le fait que le salaire minimum soit inférieur dans le Sud est de nature à satisfaire une population qui se considère comme discriminée par le pouvoir central.
La réglementation précise également que la « journée » de travail correspond à huit heures pour les activités standards, et à sept heures pour les métiers présentant des risques pour la santé, conformément à la loi sur la protection du travail. Il est strictement interdit aux employeurs de payer un employé en dessous du barème légal en vigueur dans la zone concernée. Cette réforme vise à garantir un meilleur équilibre entre le développement économique régional et la justice salariale, tout en tenant compte du coût de la vie et des réalités économiques locales, selon le gouvernement.
L’impossibilité pour ce gouvernement de mettre en place sa promesse électorale « 400 bahts par jour partout » n’incitera pas les Thaïlandais à le regretter s’il est balayé. Selon Saksith Saiyasombut, de CNA, cette augmentation du salaire minimum représente « l’une des rares petites réussites de ce gouvernement assiégé, mais peut-être un peu trop tard pour que le Pheu Thai remonte la pente en cas d’élections ».