
Le Sénat thaïlandais a officiellement rejeté le projet de loi visant à créer des complexes de divertissement intégrés incluant des casinos, invoquant des risques majeurs pour la société, l’économie et la sécurité nationale.
Présenté par l’administration de l’ex-Première ministre Paetongtarn Shinawatra, le texte a été examiné par une commission spéciale dirigée par le sénateur Dr Veerapun Suvannamai. Son rapport, présenté lors d’une session présidée par le général Kriengkrai Srirak, souligne les dangers potentiels du projet : blanchiment d’argent, perte de confiance publique et impact social négatif.
La commission recommande qu’aucune légalisation des casinos ne soit envisagée sans référendum national. Le sénateur Sornchat Vichaya Suwannaprom propose de créer un groupe d’étude pour explorer des alternatives, comme des complexes sans casinos, des zones de jeu à accès limité ou des plateformes de jeu en ligne strictement encadrées. Il cite Sydney comme exemple, où l’accès aux casinos est réservé aux touristes enregistrés.
Le sénateur Chinachot Saengsang a vivement critiqué le projet, accusant ses promoteurs de masquer l’objectif principal : « Le casino n’est pas un élément secondaire, c’est le cœur du dispositif. » Il avertit que l’inclusion de cette mesure dans le programme du prochain gouvernement pourrait miner la gouvernance et la confiance du public.
Le gouvernement dirigé par le parti Bhumjaithai n’a pas encore présenté sa déclaration de politique générale. Le sénateur Sitthikorn Thongyos a exprimé ses inquiétudes face à la banalisation du jeu, citant la reclassification du poker et la promotion des « loteries d’épargne retraite » comme signes avant-coureurs.
Dr Veerapun a précisé que, le Parlement devant être dissous dans quatre mois selon un accord entre le BJT et l’opposition, tout parti souhaitant légaliser les casinos devrait l’annoncer clairement en campagne, et non le dissimuler derrière une politique de divertissement.
Le rapport conclut que les complexes proposés généreraient peu de richesse réelle, avec des revenus circulant entre perdants et gagnants, tandis que les coûts d’infrastructure et la charge pour l’État seraient considérables.