Hier soir, à 23 heures, un clip vidéo d’un Thaïlandais dînant dans un restaurant de Nonthaburi montrait un vendeur de calmars vietnamien discutant des difficultés rencontrées par les commerçants étrangers en Thaïlande. Le marchand de 35 ans, Min, évoquait les divers frais et du système de vignettes, qui entraînent des coûts mensuels élevés.
Min, qui vend des calmars depuis environ un an, a déclaré qu’il était tenu de payer plusieurs « agences gouvernementales ». On lui donne des autocollants en retour, comme preuve qu’il a payé sous la table. Actuellement, il a deux types d’autocollants, un avec un poulet et un autre avec un canard, apposés au dos de son téléphone portable pour qu’on les voit facilement.
Les deux autocollants viennent de deux organisations différentes, chacune exigeant 800 bahts par mois. En plus, Min doit également effectuer des paiements à des personnes spécifiques qu’il appelle « frères officiers ».
Dans la vidéo, Min explique qu’il doit vendre au moins 1 000 bahts de calmar par jour sinon, il ne peut pas se permettre les 6 000 bahts de pots de vin qu’il doit payer à huit à neuf agences chaque mois. Il a exprimé son extrême épuisement car il doit vendre jusqu’à 3 heures du matin, réalisant parfois un petit bénéfice en raison des coûts élevés. Le calmar coûte cher et à la fin de la journée il ne lui reste parfois que 300 bahts, selon l’excellent média Sanook.com.
« Maintenant, j’ai un total de 5 autocollants, mais aujourd’hui je n’en porte que 2. Certaines unités ne donnent pas toujours d’autocollants. On est forcé de payer parce que sinon, ils nous arrêteront et nous serons condamnés à une amende très élevée. »
M. Min doit travailler en Thaïlande et envoyer de l’argent à sa mère pour élever ses 2 enfants. Il doit donc gagner de l’argent pour subvenir aux besoins de 5 personnes. Chaque mois il doit gagner environ 20 000 bahts, car il faut payer la chambre, les factures d’eau et d’électricité et… la police.
Lui et 3 autres amis ne patrouillent avec leur chariot que autour de Bang Yai et Bang Bua Thong, parce que s’ils sortent de la zone ils rencontreront d’autres unités de police et devront payer à nouveau.
Les Thaïlandais du quartier ont également signalé des autocollants de tigre et de panthère au dos de deux téléphones portables de marchants ambulants. Ceux-ci coûteraient 1 000 bahts par administration.
Marchand est un métier « réservé » aux Thaïlandais, les étrangers qui vendent sont donc dans l’illégalité. Ils le font pour leurs propres revenus mais aussi parce que ce sont les migrants qui font tourner le pays. Tous les Thaïlandais ont un emploi, il faut donc des étrangers pour vendre des calmars la nuit dans les rues. Cependant, le Vietnam s’enrichit et des personnes débrouillardes comme ce Min pourrait bientôt vendre des calmars dans leur pays, laissant les Thaïlandais se débrouiller.
Comme nous l’avons déjà expliqué, le système des autocollants fonctionnent partout, également à la poste et à la douane.
Peut-être pour se venger d’avoir été ainsi exposée, la police a réagi dès le lendemain. 50 policiers de l’immigration ont été déployés pour arrêter 14 vendeurs étrangers – migrants illégaux à Asoke jeudi après-midi. Soit 9 Birmans, 2 cambodgiens, 1 laotien, 1 vietnamien, 1 apatride & 2 employeurs thaïlandais.
