
suite de cette affaire dont les médias, donc Thaivisa en français, parlent abondamment depuis un an. La nouveauté aujourd’hui, c’est que les victimes se déplacent à Bangkok pour se faire entendre.
Environ 200 aquaculteurs de 19 provinces thaïlandaises se sont rassemblés devant le Bureau de la réforme agraire pour exiger des mesures contre la propagation du tilapia à menton noir, une espèce envahissante qui perturbe gravement l’écosystème local. Les manifestants réclament la création d’un comité indépendant pour enquêter sur l’importation de ce poisson, l’élimination de l’espèce en un an, la restauration de l’écosystème, et des indemnisations pour les personnes affectées. Ils prévoient de marcher jusqu’au Siège du Gouvernement pour une cérémonie rituelle symbolique.
Le ministre de l’Agriculture a chargé le directeur du Département des pêches de négocier avec les manifestants. Le ministère a mis en place une commission d’enquête, mais n’a trouvé aucune preuve concluante sur l’origine de l’invasion. Des poursuites judiciaires sont en cours contre le plus gros conglomérat du pays, CP, et la Première ministre s’engage à poursuivre les responsables une fois les faits établis. Le ministère a déjà pris des mesures pour acheter une grande quantité de ce poisson et demande un budget supplémentaire pour des actions d’élimination, notamment l’introduction de prédateurs naturels et l’utilisation de déchets de thé pour tuer les œufs.
Les manifestants ont déversé cinq tonnes de tilapias morts devant le Siège du gouvernement, soulignant l’urgence de la situation. Ils considèrent cette invasion comme la pire catastrophe environnementale de l’histoire de la Thaïlande, affectant non seulement les écosystèmes naturels, mais aussi les stocks des fermes piscicoles et crevettières. Leur manifestation, bien que pacifique, a été encadrée par des forces de police pour éviter tout débordement.
Le tilapia à menton noir, originaire d’Afrique de l’Ouest, est connu pour sa reproduction rapide et sa nature prédatrice. Les femelles peuvent pondre jusqu’à 900 œufs tous les 22 jours, ce qui contribue à leur prolifération rapide. Ces poissons déciment la faune locale et perturbent l’équilibre écologique, causant des dommages significatifs aux écosystèmes aquatiques et aux activités économiques dépendant de ces ressources.
Les aquaculteurs insistent sur la nécessité d’une action immédiate et coordonnée pour éradiquer cette espèce envahissante. Ils demandent la déclaration de zones sinistrées pour accélérer les mesures d’intervention et la mise en place de comités nationaux et provinciaux pour superviser les efforts d’élimination. Leur objectif est de protéger les moyens de subsistance des communautés locales et de préserver la biodiversité des eaux thaïlandaises.