Le général malaisien à Bangkok.
Le général de division Vinthai Suwaree a confirmé que l’armée thaïlandaise escortera, le 1er août, des attachés militaires étrangers sur des sites touchés par les récentes attaques d’artillerie cambodgiennes. Cette visite, en cours de finalisation, vise à montrer les impacts réels du conflit et à fournir une lecture factuelle, face aux accusations cambodgiennes jugées « déformées » par Bangkok.
Le programme prévoit des étapes ciblées — écoles, hôpitaux, commerces — pour illustrer les dégâts causés aux civils. L’armée souhaite éviter les généralisations et privilégier des preuves vérifiables, comme la destruction de 20 hôpitaux. Vinthai insiste sur l’importance de la qualité de l’information, invitant les médias à ne pas se focaliser sur la rapidité du reportage.
Le nombre exact de participants reste à confirmer, mais la visite suscite un vif intérêt de la part de diplomates, d’agences gouvernementales et de médias étrangers. Le groupe sera conduit par le lieutenant-général Anupap Sirimonthon, sous la coordination du ministère thaïlandais des Affaires étrangères. Des ambassadeurs étrangers et au moins dix agences de presse internationales seront également présents.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de réponse aux allégations cambodgiennes, après plusieurs jours d’affrontements frontaliers. Elle marque une volonté thaïlandaise de mettre en lumière sa propre version des événements et de renforcer son positionnement diplomatique au sein de l’ASEAN et auprès de ses partenaires internationaux.
Cette démarche fait suite à l’accusation de Bangkok contre Phnom Penh, accusé d’avoir violé à plusieurs reprises un accord de cessez-le-feu pourtant déclaré inconditionnel. Elle vise à contrer ce qu’elle qualifie de désinformation diplomatique menée par le Cambodge, qui avait déjà mobilisé presse et représentants étrangers sur son propre territoire.
Par ailleurs, la Malaisie poursuit ses efforts de médiation, en sa qualité de présidente de l’ASEAN en 2025. Le général malaisien Mohd Nizam Jaffar s’est rendu à Bangkok pour des entretiens avec les forces thaïlandaises, centrés notamment sur les différends cartographiques à l’origine des hostilités. Ces discussions s’ajoutent à celles déjà entamées avec les autorités cambodgiennes.
En parallèle, un dispositif d’observation est en préparation : deux équipes malaisiennes seront déployées de part et d’autre de la frontière. Composées d’experts et d’officiers militaires, elles seront dirigées par l’attaché militaire malaisien dans chaque pays. Leur rôle : surveiller la mise en œuvre concrète du cessez-le-feu, rendre compte aux États membres de l’ASEAN, et prévenir tout regain de violence.
Ce fragile accord de paix, conclu lundi sous médiation malaisienne, a déjà permis d’arrêter les mouvements de troupes et d’amorcer la création d’unités de coordination bilatérales. Mais les cicatrices restent profondes : les derniers affrontements ont fait au moins 40 morts, dont de nombreux civils, et provoqué le déplacement de plus de 300 000 personnes dans les deux pays. On voit mal comment les Cambodgiens accepteraient de perdre les temples que les cartes de 1907 plaçaient sur leur territoire.
