
La Thaïlande fait face à deux enjeux sanitaires préoccupants : la montée des cas de VIH chez les jeunes et une recrudescence des décès liés à la rage. Le vice-ministre de la Santé publique, Chaichana Dechdecho, a annoncé une série de mesures pour contrer la hausse des infections au VIH. En réponse aux interrogations de la sénatrice Parinya Wongcherdkwan, il a souligné que bien que le nombre total de cas diminue, les jeunes représentent une part croissante des nouvelles contaminations. Le ministère vise une réduction à moins de 1 000 nouvelles infections par an et à moins de 4 000 décès annuels.
Parmi les mesures envisagées, le ministère prévoit de renforcer la collaboration avec les établissements scolaires et le secteur privé, notamment dans les zones à risque, afin d’améliorer l’éducation à la santé sexuelle et d’élargir l’accès aux préservatifs. Les centres de dépistage seront également développés pour atteindre un public plus large. Bien que 8 000 cas aient été signalés récemment, les projections pour le deuxième semestre visent à limiter les nouvelles infections à moins de 3 000. Les provinces les plus touchées, dont Bangkok, Chon Buri, Khon Kaen et Nakhon Ratchasima, sont particulièrement exposées en raison de leur forte fréquentation touristique.
Le gouvernement consacre 8,4 milliards de bahts annuellement à la lutte contre le VIH, dont une grande partie est destinée aux traitements médicamenteux (6,2 milliards) et aux programmes de prévention (1,2 milliard). Environ 500 000 personnes reçoivent un traitement, y compris 5 700 ressortissants étrangers, pour un coût annuel moyen de 12 000 bahts par personne. Une enquête sénatoriale récente a soulevé des préoccupations quant à l’efficacité des mesures de prévention et aux coûts liés à la prise en charge des patients non nationaux, ce qui pourrait entraîner une révision des stratégies actuelles.
Parallèlement, la rage connaît une recrudescence alarmante avec sept décès cette année, soit trois fois plus qu’en 2024. Ces cas ont été enregistrés dans diverses provinces, y compris Chon Buri et Nakhon Ratchasima, Chachoengsao, Nakhon Ratchasima, Tak et Rayong. 90 % des infections sont causées par des chiens, les chats représentant les 10 % restants. Le Département du développement de l’élevage a identifié 164 animaux contaminés, ce qui souligne l’ampleur du problème.
Le directeur du DDC, le Dr Phanumart Yanawetaskul, appelle à une vigilance accrue : en cas de morsure, il est impératif de laver la plaie à l’eau savonneuse, d’appliquer un antiseptique, de consulter un médecin et de suivre le protocole vaccinal. Les animaux mordants doivent être surveillés pendant dix jours. Le manque de vaccination, les soins inadéquats et la méconnaissance des risques liés aux animaux errants sont les principaux facteurs aggravants. Le DDC insiste sur la nécessité d’une vaccination annuelle par des vétérinaires certifiés pour prévenir la propagation de la maladie. La population est invitée à signaler toute exposition via la hotline 1422.
Ces deux situations illustrent la nécessité d’une mobilisation nationale pour renforcer la prévention, la prise en charge médicale et la sensibilisation du public face à des menaces sanitaires persistantes.