
D’anciens co-dirigeants du Front uni pour la démocratie contre la dictature (UDD) et des députés du Parti du peuple se sont réunis à l’intersection de Ratchaprasong pour commémorer le massacre des manifestants Chemises rouges par l’armée en mai 2010.
Ils ont honoré les victimes en déposant des fleurs et en allumant des bougies à la mémoire des plus de 90 personnes qui ont perdu la vie. Le député du Parti populaire, Sahassawat Kumkong, a insisté sur le devoir de mémoire, d’autant que justice n’a pas été rendue. Les responsables politiques et les officiers militaires n’ont jamais été inquiétés. Selon le député, les crimes d’État contre les civils ne doivent être ni ripts ni amnistiés.
Sahassawat a également souligné que le mouvement des Chemises rouges reposait sur un principe démocratique simple : la souveraineté appartient en dernier ressort au peuple. Les Chemises rouges soutenaient Thaksin Shinawatra qui, depuis quelques années, s’est rapproché de l’armée. Certains diront que c’est en échange d’un retour confortable en Thaïlande, incluant quelques mois de détention dans l’hôpital de la police, d’un luxe inouï, les photos publiées récemment l’attestent.
Tida Tawornseth, ancienne dirigeante de l’UDD, met en garde contre une possible crise politique en Thaïlande pouvant mener à un coup d’État si les accusations de trucage des élections sénatoriales ne sont pas examinées sérieusement. L’armée pourrait également fomenter un coup d’État pour en support des sénateurs actuels qu’elle apprécie. Tida exhorte la Commission électorale à agir avec rigueur pour éviter des troubles similaires aux crises passées.
Elle critique la manipulation du Sénat par certains responsables politiques, Bumjaithai en particulier, et appelle les partis à privilégier l’intérêt national plutôt que des stratégies opportunistes. Tida demande également à l’armée de ne pas s’ingérer dans la politique, soulignant qu’un nouveau coup d’État pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Malgré la coalition entre Pheu Thai et Bhumjaithai, elle considère la situation comme critique, estimant que leur alliance repose sur la nécessité de rester au pouvoir jusqu’à la fin du mandat. Concernant Thaksin Shinawatra, elle suggère qu’il ne devrait pas craindre l’emprisonnement, rappelant que plusieurs de ses alliés ont déjà purgé leur peine.
Enfin, elle pointe les tensions internes au sein du Pheu Thai, causées par la volonté du parti de protéger Thaksin, plutôt que de s’intéresser à la population.