Les observateurs rappellent en exergue que Si un accord secret ne se concrétise pas, cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas d’accord, seulement que quelqu’un s’est retiré au dernier moment. Ainsi, ces « prévisions » peuvent ne pas s’avérer exactes car aucun contrat n’a été signé devant notaire.
Le 10 août verra le retour de Tony Woodsome (pseudo que se donne Thaksin Shinawatra sur les réseaux sociaux). Cela confirme un accord qui n’est «pas vraiment secret» qui vise à évincer Move Forward du gouvernement.
L’objectif numéro un de tout parti politique est le pouvoir, qui mène à des «opportunités économiques». Par exemple, l’accord avec Bhumjaitai est simple : au minimum, donnez-moi le ministère de la Santé et le ministère des Transports, et vous aurez mes 71 voix, toujours selon les experts.
Aucune raison de se cacher. Après tout, tant qu’ils chantent « Nation, Religion, Roi », ils sont du côté du manche et de la « justice » affirment les observateurs.
La situation est plus compliquée pour Pheu Thai qui n’a pas remporté de victoire électorale écrasante comme prévu. S’il avait eu 270 sièges comme autrefois… Mais 141 ? Il doit se salir les mains s’il veut que Tony revienne (avec une petite tape sur les doigts plutôt qu’une lourde peine de prison) et que son candidat soit Premier ministre. Par conséquent, abandonner Move Forward et embrasser l’ancien régime (en faite le régime toujours bien actuel) fait partie de l’accord.
Mais pourquoi Move Forward doit-il rester à l’écart du pouvoir ? Parce que le régime veut rester ancien. Imaginez… réformer l’armée, la police, la bureaucratie, le système capitaliste, en fait, le pays tout entier. Cela bouleverserait le pouvoir et étoufferait les «opportunités économiques» des grands généraux, des grands capitalistes, des grands bureaucrates, des grands politiciens et de tous les autres « bonnes personnes » considérées comme «grandes».
Donc le prix à payer pour le Pheu Thai est de rejoindre ouvertement le club de l’ancien régime. Et vice versa. Oubliez la «légitimité démocratique», Move Forward en est déjà propriétaire. Il est temps d’adopter une stratégie différente.
Tous les partis politiques ne sont que des acteurs, des joueurs. Mais il y a « plus haut », le croupier, selon les analystes. Le croupier ne peut pas contrôler les votes, d’où la victoire de Move Forward. Mais le croupier contrôle le jeu, c’est-à-dire :
La prochaine élection générale se décidera entre Move Forward (ou son avatar si la « justice » le dissout) et Pheu Thai. Une véritable confrontation entre les idéologies libérale d’une part et conservatrice d’autre part, pas le désordre alambiqué qu’on a vu jusqu’à maintenant fait de clientélisme et de féodalité.
Pour endiguer la marée de la « menace orange », le croupier doit consolider sa position et englober Pheu Thai dans son giron. Faites-lui une offre qu’il ne peut pas refuser : le retour de Tony, avec seulement une tape sur les doigts.
Selon le marché : un candidat du Pheu Thai au poste de Premier ministre et une alliance avec des partis représentant l’ancien régime, dont Palang Pracharat et peut-être même le Ruam Thai Sang Chart. Toujours selon les experts.
Avec le retour de Tony, plus une gestion économique saine, multipliée par des politiques populistes, le Pheu Thai espère maintenir le soutien de la classe ouvrière et paysanne. De plus il sera allié avec tous les autres partis moyens et petits, dont la plupart sont de toute façon dirigés par d’anciens Thai Rak Thai (Pheu Thai), pour se battre lors des prochaines élections contre Move Forward.
Ou, l’accord peut susciter des manifestations dans les rues. Ce à quoi un acteur politique chevronné a répondu : Et alors ? Même les gouvernements démocratiquement élus d’occident ont un recourt gourmand à la violence.
Un autre « accord politique » ou plutôt désaccord a été conclu à Hong Kong entre le Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra et Thanathorn Juangroongruangkit, le chef du Mouvement progressiste, avant le retour de Thaksin en Thaïlande, a déclaré une source du parti Pheu Thai.
La source a déclaré que M. Thanathorn s’est envolé pour Hong Kong lundi matin et est revenu en Thaïlande le lendemain.
« Ils ont discuté de la possibilité que le MFP [Move Forward Party] soit exclu du nouveau gouvernement », a déclaré la source.
Le mouvement progressiste a émergé après la dissolution du Future Forward Party (FFP), et l’interdiction faite à M. Thanathorn de toute activité politique.
FFP renaquit de ses cendres sous le nom MFP et les personnalités interdites de participation aux élections se sont réunies pour former le Mouvement progressiste, qui a aidé la campagne du MFP pour les élections.
Le secrétaire général du MFP, Chaithawat Tulathon, nie que des personnalités du parti prévoyaient de se rendre à Hong Kong pour rencontrer Thaksin afin de discuter des conditions préalables à l’adhésion à un nouveau gouvernement.
M. Chaithawat a insisté sur le fait que toute décision sur la formation d’un nouveau gouvernement devait être prise par les huit alliés de la coalition.
Par ailleurs, le lanceur d’alerte controversé Chuvit Kamolvisit a tenu jeudi une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé que Pheu Thai avait conclu un accord avec Bhumjaithai et certains membres du parti Palang Pracharath (PPRP) pour former un gouvernement avec un total de 279 députés, sans MFP.
« Avec cette nouvelle coalition, le MFP (centre gauche), le United Thai Nation Party et le Parti démocrate (droite) formeraient l’opposition », a-t-il déclaré.
Un candidat Premier ministre nommé par la nouvelle coalition obtiendrait le soutien des sénateurs car le MFP serait hors-jeu, a déclaré M. Chuvit.
« L’accord est conçu pour dénouer le nœud [qui lie Pheu Thai et le MFP en vertu du protocole d’accord qu’ils ont signé] », a déclaré M. Chuvit.
« Le MFP a échoué dans sa tentative de former un gouvernement et a laissé le Pheu Thai essayer d’en former un, [mais] le Pheu Thai n’y parvient pas non plus.
Pour prouver que la coalition actuelle n’est pas viable « Le Pheu Thai nommerait Chaikasem Nitisiri, qui n’obtiendrait pas suffisamment de soutien le 4 août. Ensuite, une nouvelle coalition serait mise en place avec élection du premier ministre au quatrième tour avant le 15 août. », a déclaré M. Chuvit.
Reste à savoir qui dirigera la nouvelle coalition Bumjaithai – Pheu Thai. Chuvit pense que ce pourrait être Bumjaithai. Quoiqu’il en soit le 1er ministre sera PT.
Chuwit a ajouté qu’il s’agit d’une « formule pour voler les votes des gens ». La « démocratie confisquée » et autres formules ont fleurit dans la presse du monde entier pour décrire les magouilles organisées par le régime afin d’empêcher le parti gagnant de s’approcher du pouvoir.
Une autre source a déclaré que le chef du PPRP, Prawit Wongsuwon, a apporté son soutien à Paetongtarn Shinawatra, la fille de Thaksin et candidate au Pheu Thai. Si le Pheu Thai la désignait comme candidate Premier ministre, les sénateurs nommés par Prawit voteraient pour elle, a indiqué la source. Nommer premier ministre une personne simplement en raison de son nom de famille est typique de la politique comme la conçoit Prawit. Se passer des talents d’un Srettha Thaivisin serait suicidaire pour la Thaïlande.
Le chef du Bhumjaithai, Anutin Charnveerakul, a nié jeudi s’être rendu à Hong Kong pour rencontrer Thaksin… Cependant, Anutin a déclaré qu’il souhaitait offrir un soutien moral à Thaksin, qu’il décrit comme son mentor, pour son retour.
Le président de la Chambre, Wan Muhamad Noor Matha, a déclaré que le prochain vote pour désigner le Premier ministre pourrait avoir lieu le 4 août. La Cour constitutionnelle décidera le 3 août s’il convient d’accepter la requête du parti Move Forward concernant le rejet de la renomination de Pita. Le Parlement peut également discuter du projet de loi du MFP visant à modifier la constitution et à supprimer le pouvoir du Sénat de voter pour un premier ministre le même jour, probablement après le vote du Premier ministre. Mais tout le monde considère déjà Move Forward comme en dehors de la vie politique thaïlandaise et de ses petits arrangements entre amis / ennemis.
Wan Noor a déclaré que ces dates de délibération n’étaient pas liées au retour potentiel de Thaksin le 10 août.
Voici maintenant ce que Thaksin a obtenu de la part du régime. Le vice-Premier ministre intérimaire Wissanu Krea-ngam a déclaré que l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra peut demander une grâce royale une fois incarcéré et ceci dès la première heure. Le moment où il obtiendra cette grâce en dira beaucoup sur l’humeur du régime à son égard.
Thaksin sera transféré au tribunal puis en prison à son arrivée le 10 août. En raison de son âge et de son état de santé, Thaksin peut demander des privilèges accordés aux détenus dans des circonstances similaires. Qu’il soit détenu ou non dans un hôpital est à la discrétion du Département des services correctionnels.
Thaksin ne peut être détenu chez lui en raison de la nature de ses délits.
Wissanu Krea-ngam, fidèle de Prayut mais qui a déjà servi sous Thaksin prétend que ce dernier est en mauvaise santé, c’est évidemment faux mais cela lui permettrait d’être hospitalisé. L’hôpital de la prison n’a rien de confortable et l’administration ne peut promettre une chambre climatisée. Ainsi la vraie question est de savoir si Thaksin pourra être détenu – hospitalisé dans un établissement de luxe ou s’il devra rester quelques nuits dans la clinique de la prison. En attendant une grâce royale.
Wissanu a dit que Thaksin recevra probablement beaucoup de visiteurs. Là aussi, on peut y voir un passe-droit car les détenus normaux n’ont que très peu de (courtes) visites et le processus est particulièrement compliqué.
Le numéro deux de la police, Pol Gen Surachate Hakparn, a déclaré jeudi qu’il n’avait pas entendu parler de troubles liés au retour de Thaksin. Il a ajouté que la police de l’immigration traitera Thaksin conformément au verdict du tribunal.
On peut s’attendre à ce que des fans de Thaksin veillent devant l’endroit où il sera « détenu ». Chuwit assure que Thaksin devra être libéré au plus tôt car une détention trop longue ou pénible rendrait le super-accord anti MFP caduque.
Arun le dessinateur du Matichon décrit un politicien qui se fait hara-kiri car il parle trop et trahit ses promesses (par exemple de ne jamais pactiser avec des putschistes). Partant il perd toute crédibilité et une partie de ses électeurs.
