Le ministère des Finances a dévoilé les détails de son plan visant à résoudre le problème des dettes auprès d’organismes officiels.
Il n’est pas fait mention de ceux que le premier ministre Srettha appelle « les esclaves modernes » car endettés auprès des usuriers. 100 000 de ces victimes se sont inscrites auprès des autorités. On ne sait pas comment le gouvernement va gérer ce dossier car les mesures qu’il pourrait prendre doivent d’abord être acceptées par les usuriers. A date, aucun usurier n’a été arrêté.
Srettha a assuré, un peu rapidement, que ceux qui ont versé des sommes supérieures à celle qu’ils avaient empruntées ne devront plus rien aux usuriers.
Le ministre de l’intérieur Anutin Charnvirakul voit les choses différemment. Il affirme qu’aucune dette, même illégale, ne sera annulée mais sera réglée dans son intégralité par le biais de compromis entre l’usurier et les endettés, les autorités agissant comme médiateurs. On ne sait pas si dans son esprit dette signifie « capital emprunté » ou « capital emprunté + intérêts à taux usuraire réduit ».
Le ministre de l’Intérieur a assuré que personne ne sera arrêté ou inculpé parce qu’il est usurier (même si les prêts usuraires sont des délits graves), à condition qu’il se présente et négocie un accord avec le débiteur.
En attendant, les autorités veilleront à ce qu’aucun débiteur ne soit plus intimidé ou blessé par l’usurier, a déclaré Anutin le 1er décembre. Or, depuis cette date, jamais les usuriers ne se sont montrés plus violents envers les emprunteurs.
Le Dr Paopoom Rojanasakul, secrétaire du ministre des Finances, a déclaré que les débiteurs « normaux » sollicitant l’aide de l’État seront divisés entre
1- ceux touchés par la pandémie de COVID-19,
2- ceux qui ont des revenus permanents mais sont surendettés,
3- les débiteurs qui ont des revenus irréguliers et
4- les débiteurs dont les prêts sont non performants (NPL) depuis longtemps.
Les solutions sont les suivantes :
1- Le premier groupe peut demander l’aide de la Banque d’épargne du gouvernement (GSB) ou de la Banque de l’agriculture (BAAC).
Les PME touchées par la pandémie de COVID et qui ont contracté une dette ne dépassant pas 10 millions de bahts auprès des banques d’État peuvent demander un refinancement auprès de la GSB, de la BAAC, de la Government Housing Bank (GHB), de la Banque islamique, de la SME Bank, de l’EXIM ou de la Thai Credit Guarantie Corp (TCG). ). Leurs dettes seront restructurées et ils auront droit à une suspension du remboursement du principal pendant un an et le taux d’intérêt sera réduit à seulement 1 %.
2- Il est conseillé aux fonctionnaires qui ont contracté des dettes auprès de leurs coopératives de contacter le GSB. Pour les dettes liées à des cartes de crédit, les emprunteurs auront la possibilité de se refinancer et d’étaler les remboursements sur 10 ans maximum, avec un taux d’intérêt réduit de 16 – 25 % à 3 – 5 %. Ils doivent contacter la Sukhumvit Asset Management Company.
Le ministère des Finances contribuera à garantir que les fonctionnaires endettés reçoivent 30 % de leur salaire mensuel après déduction à la source des remboursements de leur dette. Donc 70 % de leur salaire pourra servir à rembourser.
3- Pour les débiteurs qui n’ont pas de revenus permanents, qui ont souvent des dettes liées au leasing de voitures ou de motos, le Comité de protection des consommateurs publiera une annonce pour fixer le plafond des taux d’intérêt (de la dette restructurée).
4- Pour ceux qui ont des créances douteuses chroniques, leurs dettes seront restructurées et les taux d’intérêt réduits, grâce au transfert de leurs dettes des sociétés de leasing vers une société de gestion d’actifs.
