
Pour mémoire, le BIMSTEC rassemble des pays d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est proches de la Baie du Bengale : Bangladesh, Inde, Birmanie, Sri Lanka, Thaïlande, Bhoutan et Népal.
Lors du sommet de Bangkok, les dirigeants des pays membres du BIMSTEC ont approuvé six documents importants :
- Vision Bangkok 2030 : Un plan stratégique pour rendre le BIMSTEC prospère, résilient et ouvert d’ici 2030, en mettant l’accent sur l’intégration économique, la connectivité et la sécurité humaine.
- Déclaration du sixième sommet du BIMSTEC : Un engagement renouvelé à renforcer la coopération régionale et à atteindre les objectifs de la Vision de Bangkok 2030.
- Règles de procédure pour les mécanismes du BIMSTEC : Des règles pour améliorer l’efficacité et la coordination au sein de l’organisation.
- Rapport du groupe de personnalités éminentes : Des recommandations pour guider le développement du BIMSTEC selon la Vision de Bangkok 2030.
- Accord de coopération en matière de transport maritime : Un accord pour améliorer la connectivité maritime entre l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est, réduisant ainsi les coûts commerciaux et facilitant les échanges.
- Déclaration conjointe sur le tremblement de terre au Myanmar et en Thaïlande : Une expression de solidarité et un engagement à coopérer en matière de gestion des catastrophes.
Si la coopération logistique autour du transport maritime recouvre un concept aisément compréhensible, les autres documents ressemblent plus à des déclarations d’intention.
La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra, a souligné que ces accords renforceront les relations au sein du BIMSTEC et apporteront des avantages concrets aux citoyens, notamment en réduisant les coûts logistiques et en créant de nouvelles opportunités économiques.
En marge du sommet BIMSTEC, des discussions ont eu lieu sur la coopération régionale, notamment en matière de prévention des catastrophes et de criminalité transnationale. Paetongtarn a également plaidé pour la conclusion d’un accord de libre-échange et la construction d’une autoroute reliant la Thaïlande, le Myanmar et l’Inde.
Le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, était présent à Bangkok, où il a rencontré les dirigeants de l’Inde et de la Thaïlande, alors qu’il est généralement mis à l’écart par la communauté internationale depuis le coup d’État de 2021 qui a renversé le gouvernement. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a profité de cette occasion pour appeler à un cessez-le-feu durable au Myanmar, insistant sur la nécessité d’une résolution politique du conflit par le biais d’élections inclusives et crédibles.
Le Myanmar est actuellement confronté à une crise humanitaire majeure après un tremblement de terre dévastateur qui a tué plus de 3 100 personnes. La junte est accusée de restreindre l’aide humanitaire dans les zones touchées, en particulier celles qui ne soutiennent pas son régime. L’ONU enquête sur des attaques perpétrées par la junte contre des opposants, même après l’annonce d’un cessez-le-feu temporaire. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à transformer cette tragédie en une opportunité pour le peuple birman.
Le séisme a aggravé les souffrances des habitants, déjà affectés par la guerre civile. Avec l’approche de la saison de la mousson, les survivants du tremblement de terre sont exposés à des risques accrus de maladies, comme le choléra, en raison des conditions de vie précaires.
L’invitation du chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, au sommet du Bimstec à Bangkok a suscité de vives critiques. Malgré les accusations de crimes de guerre et de violations des droits humains à son encontre, ainsi que les sanctions internationales, il a été accueilli avec honneurs par le gouvernement thaïlandais. Des manifestants ont exprimé leur opposition en accrochant une bannière dénonçant sa présence.
Les groupes rebelles et l’opposition, notamment le gouvernement d’unité nationale (NUG), ont condamné sa participation au sommet, la qualifiant de tentative de légitimation d’un régime illégal. Écartée par les pays occidentaux, la junte cherche désormais le soutien de la Chine et de la Russie.