Le ministre du Commerce, Phumtham Wechayachai, a exhorté les opérateurs commerciaux thaïlandais à améliorer leur logistique, soulignant le succès des géants chinois du commerce électronique comme JD.com, TikTok (Douyin), TaoBao et Meituan, qui prospèrent en proposant la livraison le jour même. D’autant que L’afflux de produits chinois bon marché devrait encore s’accroître suite à l’entrée du détaillant en ligne chinois Temu en Thaïlande lundi.
Les remarques de Phumtham font suite à un rapport d’Oranuch Wannapinyo, du bureau du commerce international (DITP) à Guangzhou qui souligne la popularité croissante de la livraison le jour même auprès des consommateurs chinois. 75 % des consommateurs chinois s’attendent à être livrés le jour même.
Phumtham souhaite que « Les commerçants thaïlandais étudient les stratégies utilisées par les plateformes chinoises, qui profitent aux petites et moyennes entreprises. » alors que l’arrivée de TEMU va alimenter une guerre des prix sur le marché local du commerce électronique. Lazada et Shopee vont souffrir mais on s’inquiète surtout quant à la fermeture d’un grand nombre d’usines locales.
Le gouvernement thaïlandais doit prendre davantage de mesures pour freiner l’afflux de produits chinois qui ne sont pas aux normes donc illégaux, et les PME locales devraient cesser d’importer ces babioles selon les dirigeants du secteur du commerce électronique.
L’application Temu Thaïlande propose des retours gratuits sur les produits pendant une période de 90 jours et des remises allant jusqu’à 90 %. Temu qui appartient à PDD – Chine, cotée aux États-Unis, est devenue la société de commerce électronique numéro 1, devançant les anciens leaders Alibaba et JD.com. Temu est capable de vendre des babioles à 10 bahts ou des serviettes en papier à 20 bahts, contre 60 bahts pour la version thaïlandaise du même produit, ainsi le client se sent « riche » avec 100 bahts. Temu offre une assistance locale et une livraison de Chine à Bangkok dans les cinq jours. Sur le marché américain, il est passé de 5 millions à 100 millions d’utilisateurs en un an.
Un expert a déclaré que l’Asie du Sud-Est est une destination privilégiée pour les acteurs chinois du commerce électronique, car les règles aux États-Unis et en Europe sont trop strictes pour eux.
Pawoot Pongvitayapanu, de l’association thaïlandaise du commerce électronique pense que : « Nous pouvons nous attendre à moult fermetures d’usines et à une vague de millions de produits chinois ». Il supplie le gouvernement de prendre des mesures contre les effets de cette vague.
Le gouvernement a introduit ce mois-ci une TVA de 7 % sur tous les produits importés dont le prix est inférieur à 1 500 bahts pour aider les entreprises locales qui luttent contre l’envahisseur. Mais Les PME locales qui importent des produits chinois doivent aussi cesser de le faire.
A l’inverse, Kulthirath Pakawachkrilers, du Thailand e-Business Center (TeC) pense qu’il faut aider les PME thaïlandaises à exploiter les marchés de Hong Kong et de la Chine.
Alex Ng, de Kerry Express (Thaïlande), a déclaré que l’arrivée de Temu va tirer les frais de logistique à un nouveau encore plus bas. Kerry, J&T et Flash devraient souffrir d’une nouvelle guerre des prix. Kerry Express va chercher à l’éviter en se concentrant sur le haut de gamme.
Tous les professionnels s’accordent à dire qu’À court terme, le gouvernement devrait sérieusement appliquer les normes locales aux babioles chinoises pour assurer la sécurité des consommateurs.
À long terme, le gouvernement devait étudier les mesures fiscales américaines, européennes et indonésiennes, et la Commission thaïlandaise de la concurrence commerciale doit agir avant que l’économie locale ne soit ruinée.