Les États-Unis sont préoccupés par l’évolution du système judiciaire thaïlandais, a déclaré lundi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, à la suite de deux plaintes distinctes déposées contre le chef du parti qui a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections du 14 mai.
Le parlement thaïlandais prépare un second vote mercredi pour déterminer si Pita Limjaroenrat, chef du parti progressiste Move Forward, peut devenir premier ministre.
Un premier vote la semaine dernière en faveur de Pita – qui souhaite retirer les militaires de la vie politique et démanteler les monopoles commerciaux, entre autres changements – a été contrecarré par un Sénat nommé par les militaires royalistes à la suite d’un coup d’État en 2014.
Les responsables américains ont peu parlé des développements post-électoraux en Thaïlande, un allié militaire de longue date dans une région où Washington se méfie de l’influence croissante de la Chine.
Interrogé lors d’un point de presse régulier sur la situation en Thaïlande, M. Miller a déclaré que Washington n’avait pas de préférence quant à l’issue des élections thaïlandaises, mais qu’il soutenait un processus reflétant la volonté du peuple thaïlandais.
« Nous suivons de très près l’évolution de la situation après les élections, y compris les récents développements du système judiciaire, qui sont préoccupants », a déclaré M. Miller.
La Cour constitutionnelle thaïlandaise a accepté une plainte contre Pita et Move Forward concernant un projet de modification d’une loi interdisant les insultes à l’encontre de la famille royale. La commission électorale a également recommandé à la même cour de disqualifier Pita pour avoir détenu des actions dans une société de médias, en violation des règles électorales.
Ces affaires ont suscité des inquiétudes quant à la possibilité pour le tribunal de disqualifier M. Pita ou de dissoudre Move Forward, comme il l’avait fait en 2020 avec le prédécesseur du parti, Future Forward.
Interrogé sur ces possibilités, M. Miller a déclaré qu’il ne « spéculerait pas sur la manière dont nous pourrions réagir à des événements qui ne se sont pas encore produits », mais il a répété que les développements récents étaient préoccupants.
Il va de soi que ni les États-Unis ni la France ne possèdent de systèmes démocratique, judiciaire ou policier fonctionnels qui leur permettraient de « donner des leçons », il n’en demeure pas moins qu’il est normal de s’inquiéter les uns des autres entre amis.
